Extrait du journal

vu qu’il serait un excellent français, et vu aussi sans doute qu’ils avaient fait assez de blagues à dormir de bout. Pour lors, quant à ce qui est que d’appeler le mou tard un excellent Français, je ne vais pas t’à l’encon tre. Le moutard est fils d’une princesse allemande et d’un prince qui est fils d’une princesse italienne. Il est impossible d’être plus Français que ça. Mais c’est les autres histoires qui m’ont agacé les nerfs, quoi ? On m’a dit du depuis que ces vieux pataquiès ne faisaient pas autre chose depuis une trentaine d’années; qu’ils en avaient fait autant au M. de Rome et au duc de Bordeaux; qu’ils en feraient autant au diable, si le diable avait de la monnaie à leur donner, et que c’èlait là leur manière de gagner leur vie; ça m’a un peu touchée en leur faveur; chacun son métier; faut bien que tout le monde vive! Quoique ça, métier pour métier, tu n’es qu’un tisserand, mais j’aime encore mieux le tien , mon pauvre cher homme, et si on peut dire que ta fortune ne tienl qu’a un fil, elle est encore plus solide que la leur. Ce qui me console, c’est d’être chez de très-braves gens. Mais si leur caractère est bon, leur cuisine est bien mauvaise. Ajoute que je ne peux pas mettre le nez à la fenêtre sans voir quelque mauvais plaisant m’adresser des féli citations à sa manière....