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Le Commerce, 17 novembre 1841

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Le Commerce
17 novembre 1841


Extrait du journal

Les élections de Toulouse et celles de Cherbourg seraient un avertissement sérieux pour un système qui voudrait prendre en considération les progrès et les manifestations légales de l’opinion publique. Aux deux extrémités de la France et presque le même jour , deux classes d’électeurs ont repoussé ses candidats, désavoué ses doctrines. A Toulouse, c’est l’intiroidatioa et la fiscalisé qui ont été condamnées ; à Cherbourg, c’est la corruption. Nous avons annoncé, d’un autre côté, que des pétitions sc préparaient contre l’embastillent de Paris. L’opinion des départements repousse aujourd’hui, presque avec unanimité, cette entreprise désastreuse. La réforme parlementaire a reçu des fautes du pouvoir et de l’impuissance de la chambre une impulsion irrésistible et les ministres eux-mêmes sont réduits à chercher les moyens de composer avec elle. Si maintenant tous les hommes attachés aux intérêts généraux et à la sincérité de nos institutions veulent rester fidèles à leurs principes et ne pas subir quelque nouvelle mystification dans le genre de celle qui enterra la proposition Rémilly, le pays peut raisonnablement espérer que la prochaine session apportera un premier palliatif à la décomposition qui nous mine. La presse, l’influence électorale, le sentiment de la situation, l’imminence des élections inévitables, tout doit obliger la chambre à chercher les moyens propres à composer une majorité indépendante et intelligente. On a pu un instant espérer d’arrêter l’ascendant d-e la réforme par l’exploitation de l’affaire Quénisset. Mais, dès à présent, et après une rapide lecture du rapport de la cour des pairs, nous pouvons dire que l’effet est manqué. Ce triste procès est bien loin de justifier les immenses alarmes qu’on avait voulu répandre dans le public. Il prouve, au contraire, l’impuissance de l’esprit de révolution et de bouleversement. Lorsque l’anarchie n’a plus à son service que de semblables instruments et d’aussi repoussantes manoeuvres, elle peut bien recruter encore quelques fanatiques isolés, donner de l’occupation aux tribunaux et à la police ; mais elle ne peut rien, ni pour ébranler, ni pour compromettre un peu sérieusement la cause 4e l’ordre et les intérêts de la société....

À propos

Le Commerce fut un quotidien économique ayant paru sous la Monarchie de Juillet concomitamment à l’essor en France d’une moyenne bourgeoisie marchande. Fondé six ans après la Révolution de Juillet qui poussa Louis-Philippe d’Orléans sur le trône, le journal fut racheté un an après par le dramaturge Eugène de Lamerlière qui en fut le directeur de publication entre 1837 et 1840. Économique, politique et littéraire, il suivait l’actualité de la France sous Guizot notamment.

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