Extrait du journal
REVUE LITTERAIRE. LES GUÉRILLAS , Par M. de Locmaria. — Deux volumes. . marie de bourgogne, Traduit de l'anglais de James. —. Deux volumes. Voici revenir la saison des romanciers. Quand tombent les feuilles d'au tomne, ces .Messieurs bourgeonnent et reverdissent. ,Ilsjnous reviennent avec les vignerons, que le soleil a faits riches cette année, avec les cours en va cances, avec les écoles, avec les collèges, avec les propriétaires de châteaux; ils rentrent par nos barrières avec cette population flottante à qui l'usage ou la position, la loi ou la fortune ont ménagé de périodiques loisirs. Bien ve nus soient-ils ! car pour les heures où le brouillard étend son manteau gris dans nos rues, pour ces cinq mois de pluie ou de neige, de vents aigres ou de brumes pénétrantes, il nous faut des livres mauvais et bons , comme il nous faut des bals, des spectacles, des concerts d'amateurs, des comédies bourgeoises, comme il nous faut la vue d'un feu qui flambe, et les thés de fa mille, et tout ce qui trompe les longues heures dans un ménage frileux et casanier ! Les romans , les œuvres d'imagination sont une partie de la vie d'hiver. Jusqu'ici nous ne voyons pas que l'approvisionnement soit large. Volupté est presqu'un produit ancien avec ses quatre mois de date , tant nos modes vont vite. Jacques, la Recherche de l'Absolu, plus jeunes et plus verts, s'usent déjà après quarante jours de vie éclatante. On a bien encore çà et là quelques livres qui viennent s'essayer à la publicité, qui se déptoiènt à l'air et au soleil comme les ailes peintes d'ua papillon, puis qui se fanent, friables, dès qu'on les touche. De tous ces ouvrages, et nous parlons des meilleurs, combien en est-il qui ne meurent pas dans l'année ? A combien d'entr'eux oseriez-vous garantir qu'on se] souviendra de leur titre dans un quart de siècle ? D'où vient cela? Est-ce que l'on fait trop, .ou bien que l'on fait trop mal? L'un et l'autre peut-être. I'a
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
