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Le Courrier de Bourges, 6 janvier 1854

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Le Courrier de Bourges
6 janvier 1854


Extrait du journal

dans lesquels la mobilisation est déjà effectuée, et l’on stimulera leur zèle pour l’avenir. On a annoncé que la garde impériale russe ne serait point mobilisée, mais cela n’a rien d’étonnant, attendu que lu garde impériale est toujours sur le pied de guerre. Après la mobilisation, l’armée russe sera forte de 2,226,000 hommes, avec i ,000 canons, divisés en 125 batteries. Deux millions d'hommes! c’est là un chiffre formidable as surément ; mais ce n’est rien qu’un chiffre. Il n’y a qu’un pays en Europe, nous dirons même dans le monde, qui soit en mesure de mettre sur pied une telle armée': c’est la France, dont les populations belliqueuses sont resserrées sur un petit espace et qui possède un nombre suffisant d’armes do guerre et de bonnes voies de communication. Quand on songe aux vastes espaces déserts que renferme la Russie, à ses trois mille lieues de frontières, aux steppes im menses qu’ont à traverser la plupart des recrues pour rejoin dre leurs corps, à l’imperfection, souvent même à l’absence des voies de communications et à tant d’autres obstacles ma tériels, c’est faire beaucoup que d’accorder à cette puissance la faculté de mobiliser une armée de huit cent mille hommes. Certes un tel chiffre est assez respectable. C’est au reste ce que l’opinion publique lui accordait depuis longtemps : mais ce chiffre même est devenu aujourd’hui assez douteux, et quoi qu’on reconnaisse qu’elle peut mettre en ligne des forces im posantes, on se demande comment il se fait qu’en diverses graves circonstances elle ait eu tant de peine à réunir des armées de deux cent mille hommes. Dans la précédente guerre contre la Turquie, dans la révolu tion de Pologne, on l’a vue faire avancer à grand peine des arnées que pourraient mobiliser sans efforts des puissances secondaires de l’Europe. Et aujourd’hui encore, malgré les levées qu’elle a déjà faites, malgré la réunion de tous les corps qu’elle a mis sur pied pour la guerre contre la Turquie, nous ne voyons pas qu’elle soit près d’avoir atteint le chiffre de huit cent mille hommes, que l’opinion publique en Europe lui avait jusqu'à ce jour accordé. La fantasmagorie, dit M. Joncières dans la Patrie, joue dans la puis sance militaire de la Russie, le même rôle que dans la puissance politique. Elle s’exagère elle-même ses ressources. Certes nous ne voulons pas la déprécier, mais s’il est juste qu’elle tienne la place considérable à laquelle elle a droit, il importe au repos et à l’équilibre de l’Europe que toute usurpation de sa part soit invinciblement reprimée. L’Europe doit respec ter ses droits : elle n’a aucun motif sérieux de craindre ses menaces, et aurait les moyens de punir ses attaques. P. Hennequin....

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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