Extrait du journal

PETITES HISTOIRES Les lauriers sont coupés, tressés en cou ronnes,ils ceignent le front des jeunes lauréats musicaux et dramatiques, frais émoulus du Conservatoire. Les prix de tragédie ou de co médie, de basson, de piano ou de contrepoint prennent vers des villégiatures fraîches une fuite heureuse, et le premier prix de fugue est comme de juste parti le premier. Or, lorsque tant de récompenses sont dé cernées à tant d'instrumentistes divers, il nous a semblé qu'une injuste lacune était à combler. Le jury a couronné la flûte, honoré la harpe et il n'a point songé à la clochette, la clochette maniée avec tant de maëstria au cours des séances orageuses des concours par M. Théodore Dubois, l'éminent et regretté di recteur du Conservatoire. De son battant grêle, elle a dominé l'orage, dissipé la foudre. Sous la main experte du président des jurys, ce petit instrument a exprimé de merveilleuses nuances, esquissé des dessous harmoniques surprenants. Nous avons entendu la sonnerie discrète, aimable et bon enfant, la sonnerie affectueuse et indulgente, la sonnerie autoritaire, la sonnerie majes tueuse... Tous ceux qui ont suivi les concours sont revenus émerveillés du brio de l'illustre exécutant. Aussi croyons-nous être l'interprète de l'opi nion publique en réclamant pour M. Théodore Dubois, seul concurrent, un premier prix de clochette à l'unanimité. — Palémon....