Extrait du journal

• Il est difficile, je crois, de rencontrer un homme plus infatigable que M. Gladstone. Retiré volontairement des luttes politiques, il ne cesse cependant de nous donner chaque jour des preuves de sa merveilleuse activité. Les travaux les plus divers ■ l'attirent : il écrit une longue étude sur l'évêque Butler, rédige les souvenirs de sa vie qui peut-être jamais ne seront livrés à la publicité, s'occupe des Ar méniens qui le sollicitent, réveille dans des lettres enflammées le courage des Irlan dais, lit les ouvrages qui lui sont adressés, donne son avis sur toutes les questions de morale, de philosophie, d'économie politique, de finances, et ne dédaigne pas de s'intéresser en même temps aux choses de l'art et de la musique. Aucun domaine ne lui est étranger : avec une étonnante facilité, le grand old man passe de l'un à l'autre. Tout dernièrement, à Hawarden, un con cours d'orphéons avait lieu. M. Gladstone, qui est le principal châtelain du pays, pré sida la dernière séance et remit lui-même le prix à l'orphéon qui l'avait obtenu. Puis il profita de l'occasion pour parler de la musique populaire des Ecossais, qui berça son enfance et qui berce encore ses vieux jours. Cette musique de ménestrels fait en quelque sorte partie de la vie nationale écos saise, le peuple y est attaché comme à .une institution séculaire. Elle a une tonalité un peu triste dont l'impression n'est pas sans charme. Les vieu? rois écossais étaient accompagnés...