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Le Figaro, 10 août 1901

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Le Figaro
10 août 1901


Extrait du journal

II y a de cela déjà une dizaine d'an nées. Je revenais de Danemark. J'avais eu, là-bas, l'honneur d'être présenté à S. A. R. Mme la princesse Marie de Valdemar. J'étais rentré à Paris plein de respectueuse gratitude pour cette fille de France, qui, oublieuse de ce que, elle, au moins, aurait eu le droit d'appeler des injures, travaillait de tout son cœur à nous ménager dans le monde un unique et véritable ami. J'avais de mandé à la princesse de me faire savoir quand elle passerait par Paris. Elle m'en avisa : je me rendis rue Jean-Goujon, à l'hôtel de son père le duc de Chartres, où elle était descendue. — Je veux, dit-elle ce jour-là, vous faire connaître mon frère Henri. Il rêve, ainsi que vous, d'une plus grande France. Et vous savez comme il y travaille J On va l'avertir que vous êtes là. Quelques instants après, le prince en tra dans le salon. Ses photographies même celle où on le voit coiffé du cas que bas, aux bords larges, qu'il portait dans « la route ») l'ont toujours trahi. Il avait cette couleur pâle, insaisissable, des « yeux de Chartres » que la plaque collodionnée traduit en points blancs. En ce temps-là, la blonde moustache du prince était à peine indiquée sur la lèvre. Cela lui donnait un air de jeunesse que dé mentaient sa taille imposante de cuiras sier, l'expression réfléchie de son visage, le sérieux de son front, couronné de che veux en brosse très blonds et très courts, sur lequel on eût dit qu'une sentence de destin, une profession de volonté étaient écrites. Il revenait alors de quelque Asie. Il al lait partir pour quelque Afrique. Depuis que Bonvalot lui avait ouvert ce qu'il nommait « la porte du voyage », l'inquié tude des grands pays neufs, de la terre vierge, le hantait au milieu des plaisirs où s'enlizent ceux qui n'ont point de race. Il aimait la route que l'on fait à pied, par les déserts et par les cimes de...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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