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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély, 18 juillet 1920

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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély
18 juillet 1920


Extrait du journal

S ai vîtes vos aînés partir, le sourire aux vres, vers la terrible fournaise, dont on ne revenait pas. » Rappelez-vous la leçon de solidarité française que vous aurez reçue, dès votre enfance, à l’époque où tous les Français s’étaient reconnus frères, arrachant de leur cœur,dans un grand élan d’exaltation, tout ce qui pouvait faire obstacle à l’épa nouissement de la patrie. » Ah ! qu’ils étaient alors, noblement et magnifiquement sincères ! » Et quel exemple et quel enseignement ils vous laissent ! » Pour n’être plus en danger, la patrie reste toujours la patrie. » Elle veut être aimée du même amour. » Déchirée ou triomphante, elle doit être servie de la même ferveur, par les armes ou par les idées. » L’heure de la servir par les armes est passée, espérons-le du moins. Mais l’heure de la servir par les idées a sonné et jamais la nécessité n’en fut plus urgente et plus grande. Il le faut pour édifier le monde de de main ! Vous serez les ouvriers de cette œuvre civilisatrice dans la paix et le tra vail, comme vos aînés ont été les défen seurs de la civilisation d’hier, sous la mitraille. Ayez confiance dans l’avenir; c’est le secret des victoires économiques, comme ce fut l’espoir des opprimés et des com battants. Cette confiance est naturelle à des Sain tongeais — jamais, au milieu des plus rudes épreuves où notre pays a connu durant quatre ans, dans les moments où le sort paraissait nous accabler irrémé diablement, jamais le robuste optimiste de nos populations a fléchi. Elles ont espéré à l'heure où toute espérance sem blait perdue. Admirable leçon que nous n’oublierons pas et que nous dicte notre devoir : être des soldats de l’idée, des hommes à l’es prit clair, à la raison droite, au cœur sain. La France a besoin que vous soyez ceux-là ; Elle n’a que faire des hypocon driaques, des névrosés et des esprits cha grins. Nourrissez-vous, en bons Charentais, à la mode de Rabelais, de la surabondante sève nourricière de l’esprit de terroir qui fait jaillir la bonne humeur et fructifier la féconde amitié ! Nous avons pu remarquer que si les autorités civiles et militaires s’étaient groupés sur l’estrade aux côtés des maîtres de rétablissement, M. le Maire et sa municipalité, à la suite d’incidents connus de tous, s’étaient abstenus. Nous enregistrons le fait sans le commenter. Qu’il nous soit seulement permis d’observer qu’il y a quelques semaines M. le Maire de Saint-Jeand’Angély présidait une réunion au cours de laquelle on salua d’un même élan « les soldats morts au champ d’honneur et les cheminots victimes de la solidarité syndicale ». Mais au jourd’hui, quand tous les citoyens de bonne volonté, sincèrement épris du bien public, n’ont d’autre idéal que le relèvement national dans la concorde et l’union, M. le Maire et ses adjoints, obéissant aux injonctions du Comité bien connu, n’ont pas craint d’apporter aux yeux de nos enfants le lamentable exemple des basses discordes et des haines sectaires....

À propos

Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.

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