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Le Nouvelliste de Bellac, 18 décembre 1938

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Le Nouvelliste de Bellac
18 décembre 1938


Extrait du journal

Question de solidarité, question d’acquit professionnel, l'ouvrier était bien mieux partagé autrefois qu’aujourd’hui, et “ autrefois ” ce n’est ici qu’environ un siècle. La loi et l’EtatPrjvidence n’y étaient pour rien.C’étaient la tradition et les mœurs qui en avaient tout le mérite. Avec leur petit paquet de vêtements et d’outils à l’epaule, la canne de compa gnon à la main, les jeunes ouvriers de toutes corporations s’en allaient de ville en ville parfaire leur apprentissage. Ils faisaient leur tour de France ”, péré grination suggestive qui les mettait à même de se perfectionner dans leur métier, d’y gagner la maîtrise, de devenir de “ fins ” ouvriers et, en même temps, leur ouvrait les idées, étendait leurs connaissances générales et les poliçait. Pour s’assurer dans leurs voyages la table de famille, un bon gîte et du travail, les compagnons du tour de France étaient afliliés à diverses Sociétés formées par corporations similaires et dont l’ensemble constituait le “ compagnon nage La tradition faisait remonter cette institution libre bien loin dans les siècles, au Xe siècle avant l’ère chrétienne, et le roi Salomon en aurait été, à 1 époque de la construction du temple de Jérusalem, l’initiateur, en quelque sorte le premier patron. Plus tard, des architectes-maçons du commen cement du moyen âge, maître Jacques et le père Soubise, avaient développé ce genre d’associations et lui avaient donné ses règles verbales transmises de généra tion en génération. Toujours est-il que les trois grandes associations du compagnonnage portaient les titres d’Enfants de Salomon, d’Enfants de Maître Jacques et d’Enfants du Père Soubise. Chacune de ces associations compre nait, avec les ouvriers du pays, des affilies étrangers appelé les compa gnons passants ”, les “ loups ”, les loups-garous ”, les “ bons drilles ”. Les unes et les autres se recrutèrent d’abord parmi les tailleurs de pierre, les meunuisiers, les charpentiers, les serruriers. Mais elles s’ouvrirent à d’autres corporations. Les Enfants de Solomon reçurent les charpentiers qui, au début, n’étaient pas des leurs et qui furent, des lors, désignés sous le nom de “ renards ”, d’où probablement l’origine de ce mot de l’argot gréviste qui a pris une signification tout autre. L’associa tion des Enfants de Maître Jacques était bien moins fermée. Successivement, elle s’adjoignit les taillandiers, les forgerons, les maréchaux, les charrons, les tour neurs, les corroyeurs, les blanchers, les chaudronniers, les teinturiers, les fondeurs, les vitriers, les ferblantiers, les couteliers, les bourreliers, les selliers, les cloutiers, les tondeurs, les vanniers, les sabotiers, les cordiers, les tisserands, les cordonniers. Les Enfants du Père Soubise ne s’affilièrent que les plâtriers et les couvreurs....

À propos

Fondé en 1831, Le Nouvelliste de Bellac était un journal de la Haute-Vienne. Il disparaîtra plus de cent ans plus tard, en 1942.

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