Extrait du journal

Le suicide du général Boulanger est le grand événement d'actualité de la semaine. Nos lecteurs trouveront demain dans le Supplément, illustré en couleurs du Petit Journal un magnifique dessin en couleurs fait sur place et représentant avec une exactitude absolue le général au moment où, sur la tombe de Mm° de Bonnemain, il appuie le revolver sur sa tempe. . A la dernière page : Les Ours du Cagyre reproduction d'un fait curieux qui vient de se passer dans le Midi de la France. . Le Supplément illustré en couleurs se vend 5 centimes le numéro. GARIBALDI ET MASSÉtÛ Nous approuvons pleinement l'éclat des fêtes par lesquelles Nice vient d'honorer la mémoire de Garibaldi, pourvu qu'elles contri buent à éclairer les Italiens de bonne foi sur les véritables sentiments de la France. Elle sait toujours reconnaître les services rendus, même quand la destinée les frappe de stérilité. Elle ne nourrit aucun dessein per fide contre ses voisins, et ses idées toujours pacifiques le seraient même volontiers avec une parfaite cordialité, si la politique hostile de M. Crispi n'avait encore trop de partisans injustes ou aveuglés au delà des Alpes. . Nous avons le droit, après les malheurs de 1870 et la perte des provinces de l'Est, de te nir plus étroitement que jamais à notre patri moine national ; nous aurions donc été plus touchés que de tout autre hommage, si le gé néral C&nzio, invité par nous à inaugurer le monument du Héros des deux monde s, avait simplement constaté qu'il parlait et qu'il était applaudi sur une terre française. Puisqu'il a oublié d'aller jusque-là', il ne nous convenait pas de le lui rappeler ; mais il est' peut-être regrettable que les orateurs français, encore trop imbus do préjugés vieillis, n'aient pas franchement loué et célébré les actes de Garibaldi, qui ont droit à notre re connaissance, en faisant leurs réserves sur des interprétations abusives et contraires à nos intérêts. Nous recommandons quotidiennement la prudence à l'égard des peuples étrangers; nous blâmons tout citoyen coupable d'une provocation déplacée et nous estimons que les jeunes pèlerins qui ont blessé à Rome les su jets du fils de 'Victor-Emmanuel ont fait de très mauvaise besogne. Mais il no faut rien laisser obscurcir, faus ser ou compliquer ; il y a l'Italie et il y a la France; ni les passions cléricales, ni les pas sions révolutionnaires ne doivent modifier notre attitude, nous exciter mal à propos ou nous désarmer naïvement vis-à-vis des amis officiels de la triple alliance. Il eût été au moins opportun, on parlant du glorieux enfant de Nice, que le représen tant du gouvernement rappelât le souvenir d'un autre général né dans la même ville et qui n'a jamais servi que la France, de Masséna, le vainqueur de Zurich et le sauveur de...