Extrait du journal

H y a deux façons d'étudier un pays, une situation, de rendre compte de qu'on vient de voir. La première est brosser* sur le mode "pompier un grand tableau-, d'ensemble, dont tous les traits ne peuvent forcément pas être justes, < mais dont la masse donne l'impression générale et brouillée que produit une vi site dans ce pays pour quelqu'un qui 1< connaît mal, quelque chose comme une entrée dans le métro avec des lunettes vertes. La seconde consiste & noter en petites touches les détails que l'on croit signifi catifs. Pour savoir «vraiment l'Angleterre est en train de supporter 1932, je crois cette méthode-ci la meilleure. Posons des jalons. Nous allons voir comment vivent le peuple et les lords. Voyons comment se- débrouille la bour geoisie, comment fait l'Anglais moyen, Un fait nous a frappé avant tout autre : le succès de la petite voiture. Il n'y a pas ici, comme aux EtatsUnis, ou hélas ! en France, une mévente de la voiture d'occasion. On ne voit nulle part à Londres, du moins pas plus qu'en 1923 par exemple, de longues files de voitures sous des pancartes à la craie, où les prix indiqués sont dérisoires. Ce spectacle est nettement américain, et a frappé ceux qui visitent Détroit, par exemple. Evidemment, les voitures d'oc casion se vendent mal ici, mais l'on n'i pas l'impression que le bourgeois anglais ait renoncé à l'usage de l'automobile. Réductions...