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Le Petit Marseillais, 6 août 1887

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Le Petit Marseillais
6 août 1887


Extrait du journal

mais, à l’heure présente, je ne suis nullement engagé. — on la dit fort bien, MUe Ménager, et j’ai entendu parler de son père en de très bons termes. — Certes, ce sont d’honnêtes gens. — Et une jolie fortune, le père Ménager. — Oui ; mais enfin, je le répète, il n’y a rien de fait et tout se résume à des commérages de salons. — voyons, tâche de faire entendre raison à Antonine ! — Comprend-on une sortie pareille t II me semble que si quelqu’un a le droit de se mon trer mécontent, c’est moi Enfin, je sais qu’avec les femmes, il n’y a pas à discuter. — Baste ! c’est un moment de mauvaise hu meur, n’y pensons plus, allumons un cigare, et crois-moi, essaye de la ramener. — Je ne demande pas mieux. Et Prosper se leva pour aller retrouver la jeune femme dans la chambre où elle s’était re tirée, mais il n’eut pas besoin de cela. Au mo ment où il allait sortir de la salle à manger, la porte s’ouvrit et Antonine apparut. C’était son soir de réception. Elle seule s’en souvenait ; elle avait repris sa physionomie habituelle,et ce fut le sourire aux lèvres qu’elle pria « ces messieurs » de vouloir bien passer un moment dans le fumoir, en at tendant que ses invités arrivassent ; il était nécessaire qu’on fit disparaître les reliefs du dîner et qu’on donnât « un coup » à la salle à manger. Quant à elle, elle allait changer de toilette. Les deux hommes se levèrent sans mot dire et, le cigare aux lèvres, ils allèrent continuer leur conversation sur les divans du fumoir. A dix heures, le domestique faisant fonctions de valet de chambre annonça M. René de la Fuette et M** Valérie de Pontminet, MUe de Saint-Houlgate. M. et Mme Pierre, et plusieurs autres jeunes hommes et jeunes femmes ve nant, quelques-uns par couples, d’autres seuls. Un peintre connu et deux musiciens-composi teurs amateurs, étaient au nombre des invités qui tous se connaissaient et formaient un groupe qu’on retrouvait partout où on est sûr de rencontrer la bohème galante; au théâtre, tous ces gais compagnons que le goût du plaisir...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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