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Le Petit Marseillais, 10 octobre 1909

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Le Petit Marseillais
10 octobre 1909


Extrait du journal

Pourquoi la guerre ? nous n’avons au cune raison pour cela. Je sais bien qu’on prête au sultan le dessein vraiment sin gulier de vouloir rester maître chez lui. C’est cela que nous ne pouvons tolérer, mais soyez assuré que si nous canonnons les tribus et si les tribus nous fusillent, il n’y a pas là de quoi troubler notre vieille amitié... » « Je ne suis point marchand, dit le per sonnage de la comédie. Il est vrai que je fournis des étoffes aux personnes qui en ont besoin, et que, par délicatesse, ces personnes veulent bien me manifester leur reconnaissance en me faisant cadeau de quelque somme d argent. Mais je ne suis pas marchand. » C’est probablement parce qu'on ne sait pas si l’on est en paix ou en guerre que les nouvelles sont si contradictoires. Nous ne savons pas davantage si les ba tailles sont gagnées ou si elles sont per dues, ce qui est logique puisqu’elles ne sauraient être que des apparences, et ce qui n’a d’ailleurs aucune espèce d’impor tance, puisque les relations des deux pays ne peuvent être changées et doivent demeurer aussi courtoises que devant. Entre amis on se fait de petits présents, et l’Angleterre commence à grommeler en apprenant que, lorsque la paix sera faite, car, bien qu’elle n’ait jamais été rompue, on la refera tout de même, 1 Es pagne acceptera de son bon ami deux ports sur le littoral. « Ne vous fâchez pas, disent les Espa gnols, ce sera un simple dépôt. L’an nexion sera provisoire, nous nous em presserons de les rendre dès que le Maroc nous aura payé l’indemnité de guerre à laquelle nous avons droit. » Car, ce qui est curieux, c’est que bien qu’on ne fasse pas la guerre, il y aura néanmoins une indemnité de guerre. Ainsi, dans certains restaurants, on voit porté sur la note : « Pas de dessert, trois francs ». « Vous nous la baillez belle, répliquent les Anglais, nous prenez-vous pour des imbéciles ? Nous savons, aussi bien que vous le savez vous-mêmes, que le Maroc n’ayant pas le sou, ne pourra jamais vous payer quoi que ce soit. Par consé quent, vous garderez le gage, à la façon dont certains spéculateurs s’y prennent quand ils prêtent à de pauvres diables qui doivent leur céder leur bien s’ils ne remboursent pas. Les pauvres diables ne pouvant rembourser, ils sont sûrs d’avoir le bien. » C'est une opération qui se pratique beaucoup en Afrique et même ailleurs. Mais quoi, ces diables d’Anglais, il n’y a pas moyen de les rouler. HENRY MARET....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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