Extrait du journal

existence, après avoir vu se réaliser ses vœux les plus ardents ? Angèle se montra plus radieuse, plus heu reuse, plus délicieusement émue, comme si. libre désormais de témoigner son affection à celui qu’elle avait choisi pour époux, elle eut voulu se rattraper des longs mois qu’il lui avait fallu attendre la bénédiction nuptiale. Le voyage de noces commença dans ces con ditions pour les nouveaux mariés, lui sérieux, presque soucieux, elle enjouée et pleine de tendresse. Il avait été convenu à l’avance qu’on séjour nerait plusieurs semaines dans chacune des villes d’Italie où fi y avait quelque chose à voir, jusqu’à Naples où l’on ferait une plus longue halte. C’est là qu’on devait arrêter l’itinéraire à suivre, selon le caprice de chacun des deux époux. — Je serai exigeante, vous verrez, avait dé claré Angèle, pendant les soirées passées à Nice avant le mariage. — Et moi obéissant ! Malheureusement pour l’épousée, les promes ses ne se réalisèrent qu’à demi. Angèle aurait bien voulu visiter plus en détail les villes dont elle avait entendu raconter des merveilles, mais Raphaël désirant aller plus vite, on avait voyagé, non plus comme des mariés qui savou rent la lune de miel, mais en corn mis-voya geurs pressés d’arriver au bout d’une tournée. Lorsque l’on arriva à Naples, Angèle, très éprouvée par la latigue d’un voyage fait dans ces conditions de rapidité, demanda, exigea presque qu’on voulût bien séjourner quelque temps dans cette ville, où elle avait tant de choses intéressantes à voir. Raphaël consentit ; mais sinon de mauvaise grâce, du moins sans manifester le moindre enthousiasme. Jules CARDOZB. (La suite d demain.)...