Extrait du journal

— En effet ; mais ces dix années sont bien près d’être révolues. Dans deux mois, si Louise Davert n’est ni connue, ni dûment reconnue surtout, les cinq millions en question iront à ma mère. — Et vous les attendrez longtemps encore. C’est ce qu’il faudrait éviter. — Comment Y — En retrouvant l'intruse, en l'épousant, et en vous faisant faire par elle une donation de la presque totalité de son patrimoine. — Pour le partager avec vous ? — Parbleu ! A quoi bon cette interruption oiseuse Y s’écria l'homme d'affaires en baus saut les épaules. Il reprit plus froidement : — Supposez que vous obteniez quatre mil lions sur cinq, il y en aurait deux pour cha cun de nous... naturellement — Je l’admets momentanément... Mais où prendre la fille en question ? — Je vous la fournirai. — Vous Y Elle est donc retrouvée ? — Naïf ! J’en inventerai une ; c’est l’enfance de l’art I Or, une fois la fille existante de par ma volonté, dûment identifiée aux yeux du notaire par mes soins, et suffisamment stylée pour bien jouer son rôle, vous partez avec elle pour le château de Castelvieux. Vous la présentez à votre mère, à qui vous ferez l’aveu d’une irrésistible passion. Enfin, vous affirmerez votre intention d'épouser cette enfant naturelle. Le geste sera noble et touchant, car vous déclarerez vouloir, par cette union, achever l'œuvre de réparation tardive si ardemment désirée par M. de Cas telvieux. — Très bien, j'aime le sentiment T __ Ensuite vous ferez d’une pierre deux coups. Vous ne manquerez pas de faire res sortir aux veux de votre mère, dont vous con naissez le" hautain orgueil, l'intransigeante susceptibilité, combien votre fiancée, riche de cinq millions, pourrait vous humilier de cette fortune. Votre fierté légitime, vos scrunifies...