Extrait du journal

Conflit Liquidé Le débat est clos maintenant, entre le ministère et le Sénat, et il nous est permis de parler de l’affaire en litige sans être soupçonné d’y vouloir apporter une note irritante. Le Sénat avait parfaitement raison dans l’empêchement qu’il a mis à ce qu’une grave question de principe qui lui était soumise fût traitée en simple formalité parlementaire. Le gouvernement a eu tort, après avoir obtenu de la Chambre des députés cette invraisemblable complaisance ayant consa cré en quinze minutes d’examen le système fondamental devant régir nos colonies, c'est-à-dire un ensemble de territoires dix fois grand comme la France, de compter qu’en quinze autres minutes le Sénat con sentirait à faire de même. On nous dira que, par le fait, la chose a été tout aussi rapidement expédiée ; que le Sénat, convoqué supplémentairement pour dire si, oui ou non, il acceptait le principe du rattachement des affaires colo niales à un ministère spécialement créé, a plutôt discuté sur le procédé de mise en discussion que sur le fond à discuter. Nous n’y contredirons pas, mais la leçon — méritée, il faut en convenir — n’en a pas moins été donnée et même,toute inci dente pour ainsi dire qu’ait été la discus sion, il n’en est pas moins ressorti que le Sénat, en consentant à donner satisfaction à l’insistance gouvernementale, n’était nullement décidé à laisser sacrifier certains très légitimes droits. C’est ainsi que M. Casimir-Perier a été amené à faire au Sénat certaines déclara tions rassurantes que la Chambre des dépu...