Extrait du journal

» Réponse de M. CLEMEKCEAU M. Clemenceau monte à la tribune, vement.) Il ne pense pas nécessaire de déciater que le gouvernement n’est pas hostile à la loi sur le repos hebdomadaire ; il donne l’assurance que le gouvernement assurera l’application de cette loi ; reste à savoir comment peut s’exercer, à Paris, le droit de manifestation ; il n’est pas bien sûr que ce droit existe, mais il est, d’avis qu’il doit, y avoir une tolérance. La rue, dit-il, ne vous appartient pas, elle appartient à tout le monde. (Applaudissements. ) C’est un côté de la loi sur le repos hebdomadaire que j’ai fait appliquer, en garantissant le droit des pro meneurs de circuler avec leurs femmes et leurs enfants. (Rires et applaudissements.) La démocratie, ce n’est pas vous, c’est, tout le monde, et tout le monde a le droit de cir culer dans les rues ; des manifestations ont eu lieu dans toute la France; dans la grande ville de Lyon ce fut un fiasco. On réunit trente personnes; il n’y eut pas de manifes tation. (Rires.) Par affiches on m’a annoncé qu’à Paris il y aurait une manifestation ; j'ai pris des mesures. A Limoges, j’ai été pré venu; alors j'ai pris des précautions et j'ai eu confiance, j’ai eu raison. A Paris, les syndicats se sont abstenus de s’entretenir avec moi ; les non syndicalistes, il y en a encore après tout (Rires.) qui ont le droit de se promener. M. Rouanet. — Ils ont été bousculés. M. Clemenceau. — Moins que si j'avais lâché 30.000 hommes dans la rue. Le président du conseil rappelle une con versation qu’il eut vendredi, avec M. Jaurès. 11 lui annonça qu’il ne pouvait tolérer une manifestation sans s’être entendu avec les or ganisateurs. M. Jaurès regrette que sa conversation avec M. Clemenceau eut lieu trop tard. M. Clemenceau constate que M. Vaillant n’a même pas essayé de déiriontrer que la fer meture de la Bourse était illégale. M. Clemenceau. — Il n’aurait pas pu le prouver ; quand la Bourse n’est pas fermée, il se produit des incidents graves ; dans une des manifestations, un pavé s’écrasa aux pieds de M. Lépine. M. Clemenceau rend hommage au courage du préfet de police. (Applaudis sements sur de nombreux bancs.) C’est un brave homme et un homme brave ; je lui fais entièrement confiance ; j’avais quelques pré ventions contre lui à l’entrée au ministère ; je n’en ai plus aucune aujourd’hui ; je tiens à le remercier. Je ne tolérerai de manifestation que s’il y a une discipline et une organisation sérieuse.. (Applaudissements. ) x Samedi soir, le bureau de'placement de la boulangerie -fut pillé ; il y a là un état d’es prit dont je suis obligé de tenir compte ; dans des manifestations sur le repos hebdo- • madaire, il y eut des désordres. Vous me parliez des manifestations de Vienne, elles se déroulent dans la plus large* avenue du monde et aboutissent à une gran-, de promenade; c’est toute autre chose de faire une manifestation sur les boulevards pari siens ; si les députés me préviennent d’une...