Extrait du journal

LE DÉPART interdite par le seul fait de l’interdiction de la vente et du colportage des appeaux. Il nous reste la chasse aux grives ! Mais jamais ceci, comme l’écrivait Hugo, ne nous dédommagera de cela ! On ne s’imagine pas, en effet, dans les hautes sphères administratives où plane le dédain pour les petits et les humbles, la place que tient, dans les traditions locales, ce petit poste-à-feu accroché aux flancs d’une colline, suspendu sur les éboulis d’un coteau, avec son cadre de pins verts, d’oli viers gris ou d’amandiers roux ; on Ignore trop que ce poste est la propriété de ceux qui n’ont ni grandes chasses ni bois gardés et qu’on les compte par milliers ces petits chasseurs dont on se gausse et dont le seul plaisir cynégétique consiste à gravir, par une belle matinée d’août et de septembre, à l’aube, les hauteurs de leur poste, de s’y enfermer de longues heures, l’œil fixé sur les cimeaux, l’oreille au guet, le fusil tout près, et d’y rêver d’hécatombes futures au moindre ramage des appeaux. Oh ! je sais bien qu’ils vont avoir leur revanche des joies dont on les a privés, les bons chasseurs provençaux, et que le pas sage des grives va ramoner aux postesà-feu après la Saint-Michel, les fervents du cimeau et de la « verguette * ! Je sais bien...