Extrait du journal

ON voudrait pouvoir écrire que lu milliers d* pauvre* gens jetée sur la roule par la vo lonté des * libérateur* » ne sont pas livrés à leur sort. On voudrait pou voir écrire qu'une action gouverne mentale énergique soulage l'effroyable misère de ceux qui fuient sous les bombardements et la mitraille. Mais déjà le mot de fuite montre combien le plan d'évacuation est précaire, ! combien les mesure* prises par le* organismes officiel* sont insuffisantes. Nous retenons cette déclaration qui nous fut faite par un responsable de* neivioes de* réfugiée à notre première halte : « Le débarquement nous a pris totalement au dépourvu» Il a fallu tout créer, tout improviser, * Nous avons parlé d'un plan d'éva cuation -des sinistrés. Il existe ; et c'est dans son bureau de l'h&tel de ville d'Alençon que le préfet de l'Orne, approuvé par le préfet de la Manche qui assistait à l'entretien, a bien voulu en dégager pour nous les grandes lignes. Il faut tout d'abord souligner, nous a-t-il été déclaré, que l'évacua tion .totale des habitants d'une région n'est rendue obligatoire qu'au moment où cette région entre dan* la zone immédiate de combat, soit à moins de 5 kilomètres du front. Cependant, jus qu'à 25 kilomètres en arrière de la ligne de bataille, le départ des vieillards, des enfants et des inutiles est exigé. En ce qui concerne les habitant* des villes et des campagne* non directe ment menacées, nous leur conseillons seulement de se replier avant que le danger approche. » Pour éviter la dispersion sur le* route* des évacués, nous avons établi des itinéraires de repli jalonnés ds centres d'accueil, de centres de dis tribution de vêtements et de postes de secours. Le* centres d'accueil doi vent être organisés par les maires avec le concours du Secours national •t du C, O. S. I. La distribution des vêtements doit être assurée par le Secours national, secondé par le Ser vice central des réfugiés. Les postes de secours sont tenus par la CroixBouge, qui doit veiller à leur appro visionnement en médicaments. En outre, le C. O. S. I- a pour mission de distribuer de l'argent aux réfugiés environ 500 francs par personne tous les 80 kilomètres, ce qui per met à chacun d'entre eux de dispo ser avec l'indemnité d'évacuation d'au moins 2,000 francs. » Les trois gros département* d'ac cueil «ont la Mayenne, 1# Loii-et-Cher et le Maine-et-Loire. » Le ravitaillement de* réfugiés s'avère parfois difficile, vu le manque de légumes et la raréfaction de plus •n plus sensible des arrivages de fa rine par manque de transport*, ce qui nous a obligés à réduire à 100 gr par jour et par personne la ration de pain. Dans le domaine de* réalités Noua n'entendons mettre aucune personnalité en cause : nous connais sons le* efforts méritoires faits par le C. O. S, I>, le Secour* national et la Croix-Rouge ; nous n'ignorons pas ïa remarquable activité déployée par M. Déat au ministère de la Solidarité...