Extrait du journal

Il ne faudrait pas que l'affaire d'Ethiopie, si grave qu'elle soit, détournât notre sollicitude de l'Essentiel, je veux dire de l'Europe. C'est en Europe que nous vivons, c'est en Europe qu'une aierte soudaine peut, d'un matin à l'autre, nous placer en face des périls les plus redoutables et des devoirs les plus rigoureux qu'il nous suffise de rappeler encore qu'il y a un an on était sous le choc de l'assassinat du chancelier Dollfuss, Ce n'est pas M. Mussolini qui pourrait l'oublier, lui dont l'esprit de décision fut il. la mesure de l'événement. Aussi bien ne l'oublie-t-il pas et est-ce bien pour prouver qu'il ne l'oublie pas et que l'œil du chef se porte sur tous les fronts qu'il a lancé l'ordre de grandes manœuvres qui, à la fin de ce mois-ci, se dérouleront, en masses imposantes. Elles signifieront que ai les envois de troupes en Erythrée se succèdent selon une cadence méthodiquement régiée, il pourrait en cuire il. qui voudrait profiter de l'occas!_on pour oser un mauvais coup. Mais si puissante que soit une démonstration comme celle des grandes manœuvres que les grands chefs militaires préparent, elle n'est qu'une démonstration. Elle peut et elle doit faire réfléchir ceux qu'il a désignés récemment en public eomme a lea fauteurs de troubles elle ne dispense pas de l'organisation diplomatique destinée à renforcer la stabilité de l'Europe centrale contre les menaces de l'ambition hitlérienne....