Extrait du journal

Les agriculteurs s’agitent. N’en a-t-on pas vu tout récemment plus de 4.000 se réunir à la Salle Wagram sur l’appel de la Ligue des fermiers et du parti agraire et proclamer la légitimité de la grève de l’impôt « juqu’au moment où le blé serait remonté à un cours normal et où ce cours ne serait plus gouverné par des mouvements spéculatifs provoquant une baisse factice ». A la suite de cette réunion des incidents ont troublé le marché libre des grains qui se tient à la Bourse de Commerce. Plusieurs centaines de manifestants ayant pénétré dans le hall y poussèrent des huées a l’adresse du marché réglementé qu’ils accusent de provoquer la baisse des cours des blés, firent le siège du tableau des cours qu’ils effacèrent pour le remplacer par leurs revendications : « Fermeture de la Bourse et le blé à 140 francs. » De toutes parts les réunions se multiplient, 400 délégués mandatés par les associations agricoles de l’Aube se réunissent à Troyes. La Fédération des associations agricoles de l’Ile de France convoque plus d’un millier de délégués des groupements agricoles, ainsi que les sénateurs et députés de la région. Dans l’Eure, la mévente du blé provoque un mouvement de protestation qui se traduit par la démission de nombreux maires du département. Bref, de tous côtés, les agriculteurs se plaignent de la baisse du blé et somment, en quelque sorte, le ministre de VAgriculture d’intervenir....