Extrait du journal

Sans parler de la répercussion directe exercée sur le cours du franc par nos achats de charbon et de coke en Angleterre, otu par nos achats de marks en Allemagne occupée, la baisse du franc a traduit, avant tout, le jugement et le pronostic défavorables que l'opinion universelle portait sur la politique française. Je ne parle pas ici d'un jugement moral ou juridique, qui ■'est traduit autrement, je parle de l'opinion et des prévisions dis milieux d'affaires. Personne n'a cru, dans le monde des affaires, en quelque pays que ce soit, que la Ruhr dût nous rapporter le moindre bénéfice ou nous procurer le moindre paiement. Tout le monde, au contraire, était convaincu que la Ruhr nous coûterait très cher, qu'elle ruinerait l'Allemagne sans nul profit pour nous, qu'elle ajournerait indéfiniment toute solution positive du problème des Réparations, qu'elle aggraverait l'état de trouble et d'insécurité de l'Europe entière, que, par conséquent, tôt ou tard, elle nuirait à tous les intérêts de la France. De ce jour, 1© franc a baissé. Et cette baisse s'est accentuée à mesure que le mark lui-même s'effondrait plus irrémédiablement. Car la conséquence est la même pour deux nations que pour deux maisons de commerce : le crédit du créancier. est fatalement affecté par la faillite du débiteur....