Extrait du journal

Hiér, les fleurs et les couronnés amoncelées autour du monument de la place de la République témoignaient une fidélité au Rassemblement populaire qui ne se dément pas plus qu'elle ne se lasse. Le mouvement spontané qui avait, par la grève générale à l'appel de la C.G.T., par la manifestation du cours de Vincennes, réalisée en commun sur l'initiative du Parti socialiste, montré comme un avertissement, dans le monde complexe du travail, la force d'une unité profonde alors même qu'elle n'est pas visiblement organisée, a créé des liens indissolubles, capables de tenir dans les remous inévitables de la politique. 11 n'était besoin ni d'autres mots d'ordre que Ceux des pancartes recommandées par le Comité national, ni d'autres démonstrations que la rencontre même des foules se reconnaissant pour ainsi dire, comme dans un souvenir de serment renouvelé, pour donner tout son sens à l'anniversaire. Les factieux, les adversaires de l'évolution de la République vers plus de liberté aux créateurs de toutes richesses, les « amis des ennemis », prêts à toutes les conjurations, tous les coups de force, tous les assassinats, démasqués déjà, seront châtiés et réduits à l'impuissance. Le programme commun du Front populaire, que le suffrage universel, en 1936 et 1937, a fait programme national, sera mis en pratique dans ses conséquences comme dans sa lettre. Le Rassemblement reste vivant dans les masses du peuple....