Extrait du journal

On peut se demander si le gouvernement; qui compte parmi ses membres de6 représentants autorisés de la finance, de l'industrie et de l'agio commercial, n'eût pas vu avec quelque plaisir le désordre se généraliser et la situation s'obscurcir. Nul n'ignore en haut lieu que nous sommes parvenus au seuil des moments difficiles. Il va falloir dénicher quelque part des ressources pour faire face à un budget de 25 milliards ,; la récolte du blé est déficitaire ; la production du charbon en Europe est inférieure de 30 à 35 0/0 aux besoins de la consommation. C'est donc un rude et ter rible hiver qui vient vers nous, avéc un sombre cortège de froid, de disette, de chômage. Ne tendons pas nos bras, en un geste vain de détresse, vers l'étranger. On manifeste contre la vie chère partout, en Angleterre, jusqu'en Amérique. Quant à l'Europe, elle est à bout de souffle. Là où les peuples, débarrassés de leurs rois et de leurs capitalistes, comme en Hongrie, surtout comme en Russie, ont tenté de se mettre au travail et d'utiliser, pour les besoins généraux, leurs immenses ressources, les gouvernants alliés les ont obligés à la guerre, ils les ont encerclés, assaillis, contraints à se battre, au lieu de les laisser produire. »...