Extrait du journal

Un rapprochement anglo-italien ou italo-français ne servirait pas à grand chose s'il ne devait flamber qu'un instant en feu de paille comme ce fut le cas du «gentlemen's agreement» de l'hiver passé. Il doit se présenter sous l'aspect de la consis · tance et de la durée. Qu'est-ce que cela signifie ? Que l'entente doit reposer avant tout sur une commune volonté de paix. La volonté de paix de la Grande-Bretagne est évidente. Celle de la France est évidente. La seule critique qui ait été adressée aux gouvernements anglais et français est même de l'avoir manifestée avec trop d'évidence, d'avoir permis aux Etats totalitaires de tabler sur elle comme sur une donnée trop certaine. Pour M. Mussolini, le cas n'est pas exactement le même, mais l'opinion française ne demande qu'à être convaincue par son « comportement » présent et futur. Elle ne réclame pas de lui des gages ou des garanties. Elle attend ses actes. Et, pour commencer — car en ceci doit consister le témoignage immédiat — elle attend qu'il veuille bien s'abstenir ou se départir d'actes qui répugnent à l'esprit de paix et qui représentent par eux · mêmes des dangers certains de guerre....