Extrait du journal

Il paraît aujourd'hui que M. Ernest Roche n'a pas demandé son élargissement, mais qu'il l'a réclamé « comme une mesure de justice à laquelle il avait droit, » en un mot qu'il l'a exigé impérieusement du tribunal de Villefranche. C'est l'Intransigeant qui nous le dit ; il rectifie une erreur typogra phique « qu'il importe de ne pas laisser subsister » dans la lettre, suffisamment ca ractéristique cependant, que nous avons reproduite hier ; en voici, paraît-il, le texte authentique : A MM. les juges du tribunal de Villefranche. Messieurs, Ma candidature à l'élection législative du 2 mai prochain est posée dans le département de la Seine. Pour aller la défendre, j'ai l'honneur de réclamer ma mise en liberté provisoire. Ernest Roche. Nous ne savons si l'on a jamais traité la justice plus cavalièrement. Mais on peut se demander jusqu'à quel point on serait en droit d'exiger de M. Roche une attitude plus décente ; n'avait-on pas mis à ses ordres le substitut du procureur de la République 1 N'avait-on pas enjoint aux membres du tri bunal de Villefranche et aux membres de la cour de Montpellier de ne pas prendre leurs vacances de Pâques avant que M. Er nest Roche se fût résigné à exiger son élargissement? Tous les magistrats ne de vaient-ils pas être à leur poste, puisqu'il pouvait saisir de l'affaire le tribunal ou la cour, à son choix? Ne le suppliait-on pas humolement de demander sa mise en liber té provisoire, même au mépris des règles de la procédure ? Quoi d'étonnant, après cela, qu'il ait exigé comme un droit ce qui ne pouvait lui être accordé que comme une faveur ?...