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Le Siècle, 13 mai 1840

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Le Siècle
13 mai 1840


Extrait du journal

doit pas conclure, àjune catastrophe. Leur unique but, dans les ef forts dont.nous sommes témoins, c'est d'inquiéter, de diviser la gauche. Leur donnerons-nous cet avantage et cette joie ? Le Natio nal, dans ce langage élevé qu'il nous propose de temps en temps: pour modèle, compare la gauche à uné vieille folle qui a dépensé en un jour tout.ee qu'elle avait acquis de bonne réputation pendant dix ans d'abstinence ; il lui permet, dit-il, de s'appeler vertueuse, dévouée, dynastique,, niaise surtout, maisil ne veut pas qu'elle s'appelle désormais un parti. Le National aurait de sa sagesse, de sa vertu, de sa fermeté Surtout une bien plus haute idée si elle consentait à flatter bassement toutes les mauvaises passions . qui l'outragent, et à servir d'instrument ou d'auxiliaire à des pro-; jets de renversement qu'elle seule fera échouer. ■ . , > ' CHAMBRE DES DÉPUTÉS. — LOI DES BUCHES. . . < La loi des sucres vient d'être votée. Le scrutin a donné 230 boules blanches contre 76 noires. Ce résultat prouve que la betterave n'est pas, autant qu'on a voulu le dire, maltraitée par le nouveau tarit. Les partisans, du sucre indigène, il faut leur rendre cette justice, ont défendu le terrai* pied à pied. Ils ont demandé que le sucre de pomme de terre, tous les su cres enfin, crîstallisablesounon, tirés de plantes indigènes fussent exempt», d'impôt. Ce n'est même pas sans peine qu'on a fait adopter la disposition qui soumet tous les sucres indigènes, sans distinction d'origine, au droit commun de 27 fr. 50, décime compris. La séance a marché ainsi d'ameudemens en contre-amendemens, chacune des deux industries s'efforçant d'obtenir un adoucissement ou un délai. Triste lutte d'intérêts dont la France, nous l'espérons, sera délivrée pour quelques années. Voici leschangemens qui résultent de la loi adoptée aujourd'hui. Le sucre colonial, dégrevé de 12 fr. par l'ordonnance de juillet der nier, est taxé de nouveau à 45 fr. au principal. La surtaxe pour les bruts blancs est de 7 fr. 50 c. Celle des sucres terrés de toute nuance est de 21 fr. 50 c. Il y a, comme nous l'avons dit, une réduction d'un sixième pour Bourbon. Cette surtaxe est lourde ; mais le ministère a promis de l'alléger en fixant des types élevés et uniformes pour tous les ports. Le sucre indigène était frappé d'un impôt de 15 fr. ; cet impôt est porté à 25 fr. La différence est de 20 fr. au principal, mais elle est de 22 fr. si l'on ajoute le décime. L'impôt sur les sucres ne pourra être modifié que par une loi. C'est une faculté qu'on enlève au gouvernement ; toutefois il a adhéré & l'amende ment de la commission. L'on voulait aussi qu'il renonçât à la faculté de changer le droit sur les sucres étrangers; il s'y est péremptoirement re fusé. La chambre a sanctionné ce refus par son vote. Les partisans de la betterave et ceux des colonies se sont réunis pour élever le plus possible la surtaxe sur les sucres étrangers, chacune des deux industries espérant exploiter cette protection. La surtaxe a été fixée à 20 fr. Les colonies obtiennent donc contre le sucre étranger le môme avantage, au principal, qui a été accordé à la betterave contre les colonies. Le rendement pour l'exportation était fixé à 72 pour le sucre mélis et quatre cassons, et à 75 pour le sucre lumps ou tapé de nuance blanche; il a été abaissé pour le premier à 70, pour le second à 75. La faculté de présenter en douanes des quittances.ayant six moisde date a été réduite à la présentation de quittance de quatre mois seulement. M. le directeur des douanes a déclaré que c'était là une simple mesure d'ordre, non pas une restriction. Quoi qu'il en soit, le sucre étranger sur taxé de 20 fr. fournira seul les quittances d'exportation ; la betterave fournira la matière : c'est encore une faveur indirecte accordée à la su crerie indigène. Si elle ne vit pas dans de teles conditions, c'est qu'elle est décidément impuissante à vivre. Les sacrifices faits par le pays pour cette industrie se résument dans...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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