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Le Temps, 4 décembre 1902

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Le Temps
4 décembre 1902


Extrait du journal

25 francs en France. Mais l'admission temporaire'1 qui existe en France pour les sucres étrangers est inconnue en Allemagne et en Autriche. Pourquoi ne placerait-on pas la fabrique de sucre française surun pied-d’égalité sur ce terrain, avec les fabriques des deux pays ? On sait qu’en vertu de l’admission temporaire, les ■ raffineries françaises des ports peuvent faire entrer en franchise des sucres pour les raffiner, à condition de les réexporter. Il s’ensuit que ces produits réex portés prennent la place du sucre français. En sup primant ce privilège de l’admission temporaire, on accroîtrait les quantités de sucre- indigène expor tées, puisque les raffineries des ports n’auraient plus intérêt à acheter du sucre brut étranger. N’oublions pas, en effet, que la loi nouvelle maintient les dé taxes de distance aussi bien pour les transports dés sucres indigènes à l’intérieur que pour les trans ports des sucres coloniaux. L’admission temporaire, dit-on avec une certaine raison, se justifiait lorsque la fabrication du sucre en France laissait un excédent très réduit pour l’ex portation. Mais, aujourd’hui que le surplus est con sidérable, n’est-il pas intéressant d’en favoriser l’exportation en môme temps que la consommation à l’intérieur ? : A cette proposition on fait une objection : Dans le cas où la production diminuerait dans les propor tions qui déterminèrent précisément autrefois l’éta blissement de l’admission temporaire, la raffinerie des ports ne pourrait-elle pas manquer de matière première à travailler et de produits raffinés à ex porter? L’objection n’est pas sans réplique : si les Ïirix du sucre deviennent rémunérateurs, c’est que a consommation aura augmenté et la production ne pourra alors que se maintenir. Si l’augmentation de la consommation n’est pas celle qu’on avait pré vue, les excédents disponibles ne continueront-ils pas pendant longtemps, à assurer l’alimentation des raffineries? Il serait d’ailleurs, bien simple de dissiper la crainte que pourrait faire naître à ce sujet la sup pression de l’admission temporaire, ce serait d’in troduire dans la loi une disposition stipulant qu’en cas de diminution alarmante de la production du sucre par rapport à la consommation, l’admissioii temporaire pourrait être rétablie par simple décret, comme le droit sur les blés est abaissé et peut même être supprimé en cas de. menace feérieuse pour l’alimentation publique. Puis, les raffineries des ports conservent un avantage à l’importation des ‘sucres étrangers de canne dans l’existence d’un boni de tare appli qué aux récipients de transport et qui constitue un bénéfice de 5 à 6 0/0. Ce boni, véritable droit d!importation, correspond pour les raffineurs des ports à un avantage d’au moins 1 fr. 50 par 100 kilos de sucre de canne importés, étant donnés la taxe de 25 fr. et le droit de douane de 5 fr. 50 et 6 francs. Veuillez agréer, etc. La lettre de notre correspondant soulève une question très importante que la commission du bud get n’a pas envisagée dans son rapport, mais que la Chambre voudra sans doute discuter....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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