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Le Temps, 4 novembre 1898

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Le Temps
4 novembre 1898


Extrait du journal

DÉSESPOIR DES COLONIAUX Les journaux coloniaux ont relevé avec amer tume la façon dont les colonies ont été traitées pendant la dernière crise ministérielle. Leur chagrin n’est pas nouveau. Le sujet s’en repro duit à chaque crise ; mais, comme les crises se multiplient, il est chaque fois plus aigu. Ce qui fend le cœur des coloniaux, ce sont ces notes qui mettent quotidiennement le public au cou rant de la formation du ministère et qui se ter minent si régulièrement par cette phrase qu’on pourrait la clicher : « Il ne reste plus à pourvoir que le ministère des colonies. » Phrase déso lante et accablante 1 Elle veut dire que de tous les personnages dont la présence paraissait né cessaire dans le cabinet aucun n’a voulu de ce ministère. Et elle veut dire aussi que ce n’est pas un ministère dont il y ait lieu de s’occuper d’une manière spéciale. Il semble qu’on doive trouver toujours quelqu’un à y mettre. Les co loniaux attendent l’homme qui réalisera les es pérances qu’ils fondent sur les colonies, et ils ne peuvent pas se persuader que ce soit là une manière bien sûre de le découvrir. Faites la part de cette tendance humaine qui porte chacun de nous à se croire le centre du monde et à considérer, par conséquent, la chose qui nous intéresse comme la plus intéressante qu’il y ait pour nos semblables. Faites-la aussi large que vous voudrez dans ce désespoir des coloniaux, et vous trouverez qu’il n’est cepen dant point absolument déraisonnable. Cherchez à vous représenter quelles devraient être les qualités d’un bon ministre des colonies. Vous vous apercevrez qu’il devrait les avoir toutes. Il devrait être le plus complet des hom mes d’Etat. Tandis, en effet, que ses collègues n’ont à gérer chacun qu’une portion des pou voirs publics, lui doit donner l’impulsion à tous les services. Ils sont dix à se partager pour la France la besogne dont il doit se charger tout seul pour les colonies. Et la matière sur laquelle...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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