Extrait du journal

XIV Quelques mois devaient encore s’écouler avant lé moment où Li-Y aurait à aborder la dernière épreuve. Enfin, le grand jour arriva. Ce fut pour le docteur un nouveau triomphe. Sorti encore une fois le premier, il fut nommé le lendemain préfet du district de Tseng, et reçut en même temps l’ordre de se rendre à son poste, dans le délai de cinq semaines. • Ce fut, d’abord, pour tous, une immense satisfaction. Le jeune homme en avait fini, désormais, avec ces examens si longs et si pénibles et qui présentent toujours des incer titudes, même pour les mieux préparés. Mais, d’autre part, quel changement son nouveau rôle n’allait-il pas apporter à son existence, jusqu’alors si heureuse! Il fallait maintenant s’arracher à son rêve d’amour et de bonheur intime, pour aborder la vie avec ses ennuis, ses difficultés, ses mécomptes de toutes sortes. Il fallait s'élancer dans l’incon nu, se préparer à faire succéder la pratique à la théorie; livrer chaque jour un nouveau combat et ne jamais être vaincu. Il fallait — et c’était là le plus terrible — il fallait pour quelques mois se séparer de Siao-Yu, se re trouver seul, en attendant que tout fut prêt pour recevoir la jeune femme. Mais ces considérations étaient contre-ba lancées par une réflexion d’un intérêt capi tal. Le district de Tseng étant assez voisin de la ■ville où habitait sa mère, Li-Y ne fut pas fâché de pouvoir bientôt revoir celle qui avait si bien rebuté ses lettres ; d’avoir un sérieux en tretien avec elle et d’arracher de vive voix à l’affection maternelle le consentement que son '«production Interdite. ’...