Extrait du journal

Lord Hartington a dû avouer hier, à la Chamôre des communes, que les communications télégraphiques sont coupées entre Khartoum et la casse Egypte et que, par suite, le gouvernement britannique, pour correspondre avec GordonPacha, en est réduit à compter avec les hasards de la traversée de désert entre la capitale de la Nubie et Korosko. Il y a trois jours, le ForeignOffice et les journaux de Londres étaient simultanément instruits des démarches du gouverneur du Soudan probablement par ce même s émissaire, qui avait osé affronter ce périlleux itinéraire. Le silence s'est de nouveau fait sur les événements dont le haut Nil a pu être le théâtre depuis le 15 mars, èt l'on ignore l'issue du combat que le général comptait livrer le lendemain aux forces arabes, évaluées à six mille combattants, qui le pressaient à cette date. Ce silence s'explique, du reste, par les nouvelles que les agences nous apportent de la haute Egypte « Le pays au sud de Berber est, disent-elles, en pleine insurrection. Les insurgés entourent Khartoum de tous côtés; les communications sont complètement coupées. La situation de Gordon-Pacha, tout en étant grave, • n'est point regardée comme alarmante, du moins jusqu'à présent. » Mais elle peut le devenir d'un moment à l'autre, et le Times semble se rendre un compte exact de la situation en demandant que les troupes anglaises, à défaut de l'armée égyptienne, dont il réclame avec insistance le licenciement, soient envoyées au secours de Khartoum. L'ancien commandant de cette place, le colonel Coëtlogon, récemment arrivé au Caire, reconnaît que cette place n'est guère tenâble. Il croit néanmoins que Gordon essayera détenir jusqu'au mois de mai, époque où la crue du Nil facilitera le retrait des garnisons du...