Extrait du journal

— Un monogramme I — Oui, de deux initiales J'essaye depuis longtemps de les comprendre et je viens d’y arriver à peine. Les deux lettres sont R. L. Richard sentit la main d’Eléanor, qui était appuyée légèrement sur le dos de sa chaise, serrer tout A coup le montant en bois de rose ; il entendit sa respiration op pressée, et, quand il se retourna, il vit qu’elle était pâle comme une morte. — Voici que nous l’atteignons enfin, Ri chard, — dit-elle. — L’homme qui a volé mon père se nommait Robert Lan Une partie du nom était déchirée dans la lettre de mon père ; mais les initiales de ce faux nom sont R. L.. Continuez, Dick ; continuez vile, par pitié ; nous allons trouver quelque chose dans un moment. Eléanor avait parlé à voix basse ; mais le peintre en décors la prit par le poignet et lui rappela, par un geste, qu’il fallait de la prudence. Mais Darrell, et les deux dames, à l’autre bout de l’atelier, n’observaient pas du tout ce qui pouvait se passer derrière les rideaux qui masquaient l’embrasure de la fenêtre. Laura causait et son fiancé lui sou riait moitié charmé, moitié amusé par sa frivolité enfantine. Richard feuilleta un tas d’esquisses sans souiller mot. Mais tout à coup ses yeux rencontrèrent un dessin à l’aquarelle représentant une rue éclairée et pleine de personnes en cos tumes grotesques avec des masques sur la figure. — Nous avons traversé le détroit, Eléa nor, — dit-il. — Voici Paris en temps de carnaval et voici aussi le nom d’emprunt au complet : — Robert Lance, 2 mare 1853. Soyez calme, Eléanor, soyez calme, au nom du ciel. Cet homme est coupable ; je le crois maintenant aussi bien que vous, mais il faut faire remonter le crime jusqu’à lui. — Gardes estte esquisse, Richard, —...