Extrait du journal

Nos lecteurs ne sont pas sans avoir remar qué la facilité avec laquelle les maris tuent leurs femmes, et réciproquement, sous les pré textes les plus futiles. La vie d'une femme mariée îie tient maintenant qu'à un fil et si Paraour est l'échange de deux fantaisies, le maYiage tend à devenir rechange de deux balles au commandement. Tuer sa femme, bon ! Tuer aussi son amant, parfait-! Et puisque, c'est la mode, je suis d'avis qu'il ne faut pas trop essayer d'aller là contre. Mais ne trouvez-vous pas qu'il ne de vrait jamais y avoir plus de deux victimes pour un seul adultère? Ne trouvez-vous pas excessif qu'un adultère entraîne la mort de six ou sept personnes, comme cela commence à se pratiquer?Car,enfin, après votre femme, tuer sa mère par exemple, sous prétexte qu'elle lui a donné le jour et que sans elle, par conséquent, le malheur qui v©us frappe ne vous serait probablement pas arrivé;.tuer ses frères et sœurs, qui ayant été élevés avec elle sont jusqu'à un certain point responsa bles delà mauvaise éducation qu'elle a reçue ; tuer le notaire qui a rédigé votre contrat; tuer le facteur qui portait à la coupable les lettres de son amant et exterminer ainsi non seulement une famille entière, mais encore plusieurs membres de familles circonvoisines et étrangères; ne sentez-vous pas qu'il y a là quelque chose de cl.oj.uant, de puéril même ?...