Extrait du journal

On s’est beaucoup inquiété ces temps passés du Tribunal pour enfants, et du sort des petits condamnés, placés par les juges dans les patro nages ou dans les colonies pénitentiaires. De* articles virulents ont été publiés dans diffé rents journaux de toutes opinions, tous furent d’accord sur ce point : les enfants vicieux, délinquants ou criminels, sont des irrespon sables ; ils sont pour la plupart des malades) qu'il s’agit de soigner, plutôt que de châtier. Des conférences furent organisées à grand fracas. Qu’en est-il résulté ? Rien. Ou pres que rien. Les enfants continueront à être envoyés pat le Tribunal dans les patronages et dans le» colonies pénitentiaires. Le patronage cela va encore, la colonie c’est la perdition. Perdition à cause de la contamn nation qui est — notez-le — obligatoire. Cri minels, délinquants récidivistes, délinquants) primaires, que la famille ou le patronage n'ont pu garder, s’y mêlent, s’y coudoient, s’y co pient, s’y agitent. Rendez-moi mon enfant, Monsieur le Président ! disait 1 autre tour une mère infortunée. Si vous 1 envoyez à la colonie il est perdu ! Il est si influençable ! C’est d’ailleurs là le danger pour ces êtres à peine formés, qui généralement se sont laissé entraîner et continueront à suivre le mauvais berger. La colonie pénitentiaire n’est-elle pas place® sous l’autorité redoutable de l’administration pénitentiaire ? Ce qui signifie que la loi qui y règne est une rude loi, à képi galonné, et à étoile d argent. Ce sont les gardiens de prison qui font la discipline et la paix. Les gardiens) de prison ne sont pas précisément ceux qui doi vent engager 1 enfant perverti à se transformer et à regretter ses mauvaises actions. Ne vous semble-t-il pas que des éducateurs feraient bien mieux en cette affaire ? Ne...