Extrait du journal

En Méditerranée occidentale, comment se présenterait la situation ? Avec raison, M. Roche rappelait récemment, dans La République, que, en avril, Gibraltar avait été sérieusement menacé. Des navires et sousmarins allemands stationnés à Tanger, Ceuta, Algésiras et Malaga prenaient « en croix la fameuse citadelle britannique. Ainsi se révéla la tactique des totalitaires. Dûment avertis, les Anglais prirent leurs mesures. Actuellement, la flotte italienne pourrait-elle accomplir la besogne ? Si elle devait agir sans la complicité de l'Espagne, elle n'aboutirait qu'à j un rude échec. Si l'Espagne l'aidait, nous occuperions immédiatement le Maroc espagnol nous mettrions la main sur Ceuta et sur Tanger nous disposons déjà de la magnifique place maritime de Mers-el-Kébir. j L'escadre italienne serait devant un barrage décisif, et l'escadre allemande accourant du nord, mais ayant subi les poursuites des forces navales britanniques, arriverait vrai- semblablement en piteux état devant les colonnes d'Hercule Ainsi, pas plus devant Gibraltar que devant Suez, l'Italie ne se trouve en situation favorable. Par ailleurs, la position centrale de la Péninsule, si elle lui permet de gêner les communications maritimes de saa advereairea éventuels, la rend extrêmement vulnérable. Tous ses ports sont menacés, et gravement, car ils se trouvent, sauf Naples, à fleur de côte. Ses usines de guerre, ses centres d'approvisionnement, ses voies de communications ne sont pas établis en profondeur », puisque l'Italie ne mesure, dans sa partie péninsulaire la plus large, que 250 kilomètres et dans la vallée du Pô où sont concentrées tant de fabriques, que 400 kilomètres....