Extrait du journal

nistration elle-même sur ces établisse ments. Voici ce que nous lisons dans le rapport de la commission départe mentale supérieure chargée de veiller, dans le département de la Seine, à l'application de la loi de 1874 sur le travail des enfants. Dans son rapport pour l'exercice 1887, la 22° commission (dames) s'ex prime ainsi : Nous devons constater que, si le nombre des apprenties diminue dans l'industrie, il augmente, dans une certaine proportion, dans les maisons dites « ouvroirs », mai sons d'orphelinat ou bien encore maisons hospitalièrès pour lès enfants abandonnées. Il se fait dans ces maisons toutes sortes de travaux : lingerie, confections pour dames, vêtements de draps pour enfants, fleurs, etc... Dans quelques-unes de ces maisons, on emploie des enfants qui ne seraient cer tainement pas admises par les industriels soucieux d'être en règle avec la loi. Là, les enfants sont reçues quel que soit leur âge, et le plus souvent sans les moindres notions d'instruction.Elles sont donc, à tous égards, dignes de la protection que leur accorde la loi, qui, là plus qu'ailleurs, aurait à exercer son influence salutaire. Bien entendu il n'est pas question, ici, des maisons religieuses, généralement re connues, et dont la charité et l'utilité sont incontestables. Nous ne voulons parler que ;des maisons créées comme par hasard et qui exploitent la charité privée, au moins pour un instant. A l'abri de tout contrôle, elles sont une spéculation s'exerçant au profit de celles qui les dirigent, et les malheurenses petites filles n'y reçoivent, non seulement pas le nécessaire à la .vie maté rielle, mais encore aucune direction mo rale. Il serait trop long, dans ce rapport, de nous étendre sur cette déplorable situation. Nous nous bornons à éclairer l'autorité et à la prier instamment de vouloir bien re doubler de zèle, s'il est possible, pour em pêcher de tels abus. Le président de la trente-septième commission, à défaut de commission de dames dans sa circonscription, a voulu se rendre compte, avec Un de ses collègues, de l'emploi des enfants dans quatre orphelinats situés dans le canton de Villejuif. Il a visité tout d'abord un orphelinat à Arcueil, qu'il a trouvé très bien tenu, bien aéré; soixante filles y sont élevées gratuite ment depuis l'âge de six ans jusqu'à vingt et un ans. L'instruction, dit-il, nous a paru suffi sante, puisque ces jeunes filles pourraient prendre part avantageusement à l'examen du certificat d'études. A l'âge de vingt et un ans, elles quittent avec regret leurs maî tresses et l'établissement où leur enfance s'est écoulée paisiblement, et où elles étaient entourées de sollicitude maternelle. Elles sont alors recherchées, soit pour en trer dans des magasins de lingerie, soit comme ouvrières dans des maisons bour geoises. La plupart de ces jeunes filles sont des orphelines de la commune d'Arcueil, et, comme telles, admises de préférence. Nous avons remarqué que ces orphelines sont proprement et confortablement vêtues, et que l'aspect de leur physionomie exprime le contentement et la bonne santé. Voilà donc un établissement qui rend d'éminents services aux familles pauvres d'Arcueil. J'en désirerais un semblable dans toutes les communes importantes qui environnent Paris, fût-il laïque ou congréganiste....