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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 10 janvier 1904

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
10 janvier 1904


Extrait du journal

Quel doit être le rôle de l’armée dans les grèves ? Cette question est à l’ordre du jour, puisqu’une grève succède à une autre, et cela presque sans discontinuité. A Lorient et à Hennebont, nous avons vu, il y a peu de temps, la troupe en présence des grévistes, et, ces jours-ci, la situation a pris dans ces deux cités une gravité exceptionnelle. Il a fallu rappeler les troupes ; de nouveau, elles ont été mises en présence de la population, le général André a même donné des ordres pour que les troubles fussent réprimés sévèrement. Des émeutiers ont attaqué un poste de soldats, à la poudrière de Mentec ; il y a eu bataille, l'assaut a été livré au poste ; les soldats n’ont pas tiré et, cependant, ils ont dù repousser trois assauts fu rieux, disent les dépêches. La seùtinelle seule, comme c’était son devoir, dès la première attaque, après les sommations d’usage, a fait feu et s’est repliée sur le poste. Il est bien évident que si les soldats du poste, attaqués par les révolution naires, avaient tait usage de leurs armes, il y aurait eu des morts et des blessés parmi les assaillants ; il n’y en a pas eu ; les soldats ont reçu des pierres et divers projectiles, iis n’ont point riposté et pourtant ils étaient en état de légitime défense. Les assaillants ne se sont dispersés que lorsqu’ils ont entendu venir les se cours que, par téléphone, le chef de poste avait demandés à la préfecture maritime. Que serait-il advenu si les secours, pour une raison ou pour une autre, n'avaient pu être envoyés ; les soldats du poste auraient dû faire usage de leurs armes ; ils devaient défendre la pou drière dont les émeutiers voulaient s’em parer et, alors, le sang aurait coulé. Les grèves sont parfois motivées par des causes d’intérêts en jeu ; dans ce cas, ai le désir d’entente est réciproque chez les patrons et les ouvriers, l’accord se fait très vite et il suffit de quelques agents de police pour — non pas même maintenir l’ordre, qui n’est pas troublé, —- mais assurer la libre circulation, em pêcher les querelles particulières qui naissent facilement au milieu de l’agglo mération des individus. Mais vraiment peut-on dire qu’à notre époque une grève reste dans les limites de la libre discussion des intérêts en cause ; n'avons-nous pas vu partout le parti socialiste prendre la direction des grèves, pousser les ouvriers à la résis tance, leur parler de révolution sociale alors qu’il s’agissait simplement d’un débat pacifique à propos de salaires, ou d’heures supplémentaires de travail. La grève est un moyen pour les révotionnaires d’entretenir l’agitation dans le monde ouvrier et d’arriver enfin à l’état d’anarchie rêvé par eux comme devant précéder l’état de rénovation so ciale. Il y a des idéologues de bonne foi qui prônent ces idées-là : ces idéologues sont des fous dangereux et l’on sait que Napoléon i" ne les aimait guère. Mais...

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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