Extrait du journal

On fêtait les Rois chez Loubet Et, comme la fève tombait Dans son assiette souveraine, Chaque invité, fin courtisant, Trouvait, sur un ton complaisant, Que cela n’a rien qui surprenne. » C’est un veinard, conclut Waldeek ; 11 n’a jamais connu l’échec... » Or, le chef de la République, Déjà tout triste auparavant, Sur ces derniers mots, se levant, Tint ce discours mélancolique : * Vous croyez voir un citoyen Vraiment heureux. 11 n’en 'est rien. Par ma brave colichemarde ! Dit-il (sans doute pour rimer), Je n’ai point peur de le clamer i Messieurs, je m'emmontélimarde. » Je voudrais fuir, un beau matin, Vers ce pays neuf et lointain Qu'aux yeux de l’Europe ébaubie, Tout récemment l’Amérique a, |*att naître entre Oosta-Rice Et cette pauvre Colombie. » Panama ! Panama ! Là-bas, Reconnu par tous sans débats Comme seul président logique, J'aurais la popularité — Enfin 7 — d’Edouard dans la Cité Ou de Léopold en Belgique « Notre capitale serait Un petit bourg calme et propret Que la nation idolâtre Débaptiserait aussitôt Pour le nommer San-Loubeto Ou même — pourquoi pas ? — San-Quatre. « Tout ce qui m’est injure ici, Là, me laisserait sans souci ; Et, sur cette terre bénie, S’il arrivait qu’on m’acclamât En criant : Vive Panama 1 On n’y mettrait point d’ironie. « Je ferais prendre aux habitants — Pour ne pas perdre notre temps A proclamer coûte que coûte L’innocence d’un scélérat — La devise : Nec plus Ultra, Lisez : Il ne faut plus de Youtre. « Pas de tintouin 1 Je signerais De temps en temps quelques décrets Et, comme à la flème on succombe, En ces pays très chauds, je crois Que je signerais d’une croix — Sans me faire engueulerpar Combes... « Mais ces regrets sont vains et longs. Ce n’est qu'un rêve. Allons I Allons I Réhabilitons quelques traîtres ; Et pour détourner les esprits De nos besognes de bandits. Chassons les nonnes et les prêtres. Jean Goudbzki....