Extrait du journal

Employé de ministère, il habitera la banlieue, — se lèvera avant le jour pour ramer sur la Sèine — sera à Paris vers dix heures du matin, — s'enfermera dans un bureau où, la besogne officielle faite, il écrira des vers, des nouvelles, des comédies, pour apprendre son « métier », - sera de nouveau dans son canot le soir, — quand il y aura trop à attendre devant une écluse, tirera sa yole hors de l'eau et la portera, sur son épaule, de l'autre côté, à deux ou trois cents mètres de là, (au point qu'il aura « l'épaule droite un peu creusée ») — enfin, parti d'Asnières ou de Chatou, ira réveiller des riverains amis, à minuit passé, *iu delà de Bougival, — ce qui ne l'empêchera pas de se livrer, à Paris et hors Paris, à ces innombrables exploits amoureux dont le récit, très libre, causait au bon Flaubert une hènaurme joie. Or, le plus vigoureux rameur de Cambridge ignore la captivité du bureau, se couche de bonne heure, — et si Casanova fut, lui aussi, prodigue de sa vigueur, il ne commença à écrire qu'à PAge où il se vit obligé de vivre dans...