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Paris, 10 avril 1886

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Paris
10 avril 1886


Extrait du journal

Nous faisant l’écho des honnêtes gens, nous avons protesté contre l’exhibition aux vitrines de certaines boutiques de photographies indécentes. Ce rappel à la pudeur n'a pas été inutile. Les éventaires que nous désignions ont été expurgés. Les femmes pourront sortir sans crainte d'ê tre outragées par des images d'une révol tante obscénité; les mères pourront laisser leurs enfants flâner aux boutiques. Encore une fois, la rue est propre. Nous nous félicitons d’avoir été enten dus ; c'est la décence qui triomphe, non l'hypocrisie. A l’étranger, Paris est assez calomnié pour ne pas fournir, lui-même, niaisement des armes à ses calomnia teurs. Il y a des danseuses excentriques; il y on eut de tous les temps. On ne leur de mande point d'être chastes : c’est con traire à leur état ; mais on a le droit d’exi ger qu’elles no se livrent à leurs plaisirs favoris que dans les endroits où ne les peuvent voir que ceux qui le veulent bien. Un des industriels gênés dans l’exposi tion de ces produits nous écrit, se plai gnant avec amertume que l'on ait saisi, chez lui, un fort ballot de marchandises bizarres, des aphrodisiaques qu’il appe lait : études. u Que peut-on vendre? qu’est-il défendu de vendre ? gémit-il. Est-ce au bon plaisir de nous faire la loi? » Les plaintes de ce commerçant ne nous touchent que peu. Si, ayant conscience du respect qu’il devait à la femme et à l’cnîant qui passent, il n’avait point affiché l’obscénité, on lui eût, en paix, laissé faire son commerce, mais il a, par une audace condamnable, provoqué la mesure rigou reuse dont il se plaint. Maintenant, il est juste d'ajouter que la police a tort de procéder, tous les deux ans, par une exécution radicale, quand il lui suffirait d’avertir les intéressés, dès qu’ils tentent de confondre la liberté avec la licence. Si, par de simples avis, on avait empêché, depuis six mois, les marchands de photographies d’étaler trop en vue les poses érotiques des lauréates du quadrille naturaliste, on n’aurait pas eu besoin de se ruer, ces jours-ci, à l’assaut de leurs vitrines. La police ressemble à ces femmes de ménage indolentes qui ont des accès de propreté; après avoir laissé des semaines entières s’amasser l’ordure, elles se met tent à nettoyer avec rage, sans mesure ni raison. Un facile nettoyage tous les jours vaudrait mieux. Caribert. En réponse à notre article intitulé : Outrage à la Vaincue, nous recevons de M. Georges Japy une lett.o dont il nous...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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