Écho de presse

La Baule pendant les années folles

le 29/05/2018 par Marina Bellot
le 23/08/2016 par Marina Bellot - modifié le 29/05/2018
Voyage à la Baule : exercices sur la plage ; Agence Meurisse ; 1930 - Source BnF

La Baule s'est affirmée pendant les années folles comme la Côte de la jeunesse et des sports.

Comme de nombreuses stations balnéaires françaises, La Baule doit son développement à la volonté d'un mécène, en l'occurrence Jules Hennecart, un homme d'affaires parisien qui s'est porté acquéreur dans les années 1870 de la Compagnie du chemin de fer de Saint-Nazaire au Croisic, alors en faillite, et achève la construction de la ligne pour le compte du réseau de l'État. Alors qu'il visite le chantier, il découvre la grande plage vierge de La Baule. C'est le déclic : convaincu de son formidable potentiel touristique, il crée une ville de toutes pièces et lance l'aventure de La Baule.

En 1934, Le Figaro consacre une pleine page à la station balnéaire qui a alors connu en quelques années un développement considérable. Loin des plages "m'as-tu vu" en vogue à l'époque, elle s'est démarquée en s'affirmant comme la "Côte des sports et de la jeunesse" :

"La Baule serait restée une villégiature balnéaire sans grande renommée si, en 1925, un généreux mécène n'avait consacré une intelligente activité — et de nombreux millions - à son développement. (...) Sur beaucoup de plages, la mer n'est qu'un prétexte à bains de soleil.  A la Baule, la mer sert à quelque chose. Elle n'est pas seulement un décor à des villas, des palaces et un casino. On va du sable à l'eau sans effort.  Les jeux aquatiques complètent les jeux sur le sable; culture physique et natation vont de pair. Aussi La Baule et toute la baie qui s'étend de la pointe de Pornichet à celle de Penchâteau au-delà du Pouliguen pourrait-elle être dénommée « Côte des sports et de la jeunesse ». On l'a appelée la « Côte d'Amour ». Je ne sais pourquoi. Sans doute parce qu'elle a la forme délicatement incurvée d'un bras de déesse prête à l'étreinte ; peut-être aussi parce que, derrière les remparts moyenâgeux de Guérande, qui, non loin de là semble surgie de quelque légende, une Yseult but un jour le philtre enchanté".

Concours de chapeaux de plage, du plus joli dos, de la plus jolie jambe et même du grain de beauté le mieux placé... Rien n'est trop audacieux pour attirer les vacanciers - même les plus célèbres de l'époque...