Extrait du journal

Gaulle », dit presque vrai lorsqu’il écrit : « En associant les communistes aux responsabilités du pouvoir, le Président de Gaulle poursuit deux desseins : il désire empêcher fextrême-gauche de constituer un noyau réfractaire et il compte assurer à son gouvernement la base la plus large possible. » Presque, disons-nous : aucun patriote, en effet, ne songe à constituer un « noyau réfractaire ». Le Front National, à la création duquel le Parti communiste a si ardemment participé, a pour mot d’ordre : « S’unir, s’armer, se battre », et il unit en effet des catholiques, des démocrates de toutes nuances et de toutes confessions, y compris, certes, des communistes. En élargissant les bases de son gouvernement, le général de Gaulle se met au diapason de la résistance. Ce n’est pas lui qui unit la résistance : elle s’est unie d'elle-même, sur le sol national, en dépit d’intrigues auxquelles l’entourage du général ne fut pas étranger. C’est la résistance qui lui impose cet élargissement....