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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 7 juin 1825

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
7 juin 1825


Extrait du journal

Le Roi a répondu : « J’éprouve une grande satisfaction en rentrant » dans ces murs. C’est toujours avec une vive » émotion que je me rappelle la réception qui me n Fut faite il y a onze ans , lorsque j’y précédais » le Roi mon frère. J’y reviens ayant reçu l’onc» tion sainte qui m’a donné de nouvelles forces. » Je les consacrerai toutes et tout ce que j’ai de » vie , et tous mes moyens au bonheur de la » France ; » C’est ma ferme résolution , Messieurs , je voua » eu donne l’assurance. » Les cris de vive le Roi ’. vivent les Bourbons 1 se sont à l’instant élevés et répétés de toutes parts. Le cortège s’est mis en marche ; il était ouvert par un escadron de gendarmerie ; suivaient plusieurs escadrons de lanciers et de cuirassiers de la garde royale ; la garde nationale a cheval de Paris ; l’étatmajor de la place et de la première division , et un corps très-nombreux d’officiers généraux et su périeurs , qui étaient montés à cheval pour se réunir au cortège de S. M. ; venaient ensuite les voitures occupées par les grands officiers de la maison du Roi. Le Roi était dans la voiture du sacre , ayant à sa gauche Mme la Dauphine M. le Dauphin était placé eu face du Roi , ayant à sa droite Madame duchesse de Berry. Une escorte pareille a celle qui ouvrait la marche , suivait la voiture de S. M. Le cortège s’est rendu , en suivant la route indi quée par le programme de la cérémonie , a l’église métropolitaine, au milieu des acclamations sans cesse renaissantes. Pendant le trajet , de nombreuses pétitions ont été présentées à S. M. Des bouquets lui ont été offerts par les dames de la Halle, et les diverses corporations des forts , des charbon niers , des ouvriers des ports précédés de leur musique ci de leur drapeau. S. iVl. recevait ces supliques et ces hommages avec une égale bonté. Le Roi a été reçu à l’église métropolitaine par Msr l’archevêque de Paris , a la tête de son clergé, et avec le cérémonial d’usage. Les ministres du Roi, le corps diplomatique, un grand nombre de MM. les pairs et de MM. les députes. Les corps judiciaires , les autorités civiles et militaires du département de la Seine, et un nombre immense de dames étaient à la place qui leur avait cté assignée. Le Domine salvum fie regem a été entonné et répété par les assistans qui remplissaient la nef, les bas eûtes, et les tribunes de la basilique. U11 Te Deum et la marche du Sarre de M. Le Sueur, ont ensuite été entendus , exécutés par un corps nombreux de musiciens. Après la cérémonie religieuse, le Roi est re monté dans la voiture du Sacre, et le cortège s’est rendu au château des Tuileries, où S. M. est ar rivée à 5 heures. Une nouvelle salve d’artillerie a marqué le moment où S. M. est descendue au château. L’ordre le plus parfait a été entretenu au milieu de cette immense réunion. On n’a entendu parler d’aucun accident , il semblait que cet ordre était entretenu de lui-même , et par le seul effet du sentiment général ; une satislaction vive et pure régnait sur toutes les physionomies ; par-tout la foule s’est grossie sans emportemens , et dissipée sans effort. De six à huit heures Paris a offert une sotte de solitude comparée au grand mouvement qui venait d’avoir lieu ; mais à huit heures , la foule a de nou veau inondé les quais , les ponts, les places voisines du château , et le jardin des Tuileries. La ville en tière était illuminée. Le Roi et la famille royale ont paru au balcon de la terrasse où jeurf;, présence a excité des transporte unanimes. y, 7 . . Un très-beau feu d’artifice aux Champs-Elysées a terminé cette magnifique journée. Nous n’avons pu en retracer que les- faits, prin cipaux , nous eu recueillerons les détails: mais précisément parce que les journaux ne doivent pas paraître demain, nous n’avons pas voulu, dussions nous ne donner qu’un récit incomplet,. attendre vingt-quatre heures pour annoncer aux départcmens que le Roi a revu sa capitale fidèle ; et que Paris a dignement acquitté son tribut de recon naissance , de respect, de dévouement et d’amour....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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