Extrait du journal

unhomonyme. Fouquier-Tinville, l’accusateur public, représente la loi, — la loi de Prairial, — :11 invoque le salut de la République; M. Octave Bernard, le procureur général, ne parle pas autrement que celui qu’il semble avoir pris pour modèle. S'il se tait sur la loi de prairial, c’est qu’il craint de laisser trop tôt apercevoir, au bout de ses réqui sitions, la guillotine. L’heure n’est pas venue. Elle ne tardera pas à sonner si les braves geûs dont la France est peuplée ne chassent pas bientôt ces despotes oligar chiques des sièges qu’ils ont usurpés. H y a pourtant une différence à faire entre les tyrans d’autrefois et ceux d’au jourd'hui. Ceux d’autrefois ne dissimu laient pas leur mépris de toute justice ; ceux d’aujourd’hui en font sonner haut le mot, et y cherchent un abri pour leurs Impostures. Ceux d’autrefois risquaient leur tête et la portaient sur l'échafaud, ceux d'aujourd’hui ont peur du châtiment qui les attend, et croient se mettre à cou vert en se proclamant organes de la loi qu’ils violent et de la justice qu’ils foulent aux pieds. Les juges de 93, quand on les mit en accusation, répondaient : « J’a vais des ordres, j’ai obéi. » Le comité de Salut public commandait; aujourd’hui c’est une société secrète qui commande et la môme excuse sortira de leur bouche :...