Extrait du journal

par Gabriel BONNET j 1" prix de littérature coloniale 1941 | La France vaincue dans les circonstances les plus angoissantes et les plus douloureuses qu'ait jamais connues son histoire se replie dignement sur elle-même. Du fond de sa tragique infortune, elle tourne ses regards vers son empire, pour essayer d'y trouver, non seulement une consolation et un réconfort, mais aussi et surtout une raisop de fierté et d'espérançe nationale. En évoquant son épopée coloniale, en mettant en lumière la grandeur de son œuvre toute pétrie d'héroïsme ; en faisant revivre les ombres valeureuses des coureurs de brousse qui, au lendemain d'une autre défaite, lui rendirent l'orgueil de croire en elle et la joie d'espérer: en rappelant les valeurs morales innombrables, les prodigieuses richesses matérielles que renferme notre empire, ces richesses mêmes qui, demain, supprimeront la servitude économique que d'autres pays faisaient peser sur nous, nous voilions, répondant à ce besoin d'espérance et à notre volonté de relèvement, projeter sur nos drapeaux en deuil un éclatant faisceau de lumière qui en fera briller à nouveau la soie symbolique et réchauffera tous nos cœurs endoloris....