Extrait du journal

rester et qui restera comme un des livres les plus généreux et les plus sages, les plus hardis et les plus sensés, sur la condition et sur la des tinée de la femme dans la société moderne. L'ouvrage en est à sa huitième édition : il en aura d'autres. Si les femmes, comme je le crois, ne sont pas ingrates, si elles gardent le sou venir de ceux qui les ont le plus et le mieux aimées, elles liront d'âge en âge, de famille en famille, le livre que M. Legouvé a écrit pour elles. La mère-en prescrira la lecture àsa fille. Ce n'est pas une des moindres formes, ni des moins aimables, de la réputation littéraire. La cause des femmes est aujourd'hui à peu près gagnée. Elles le doivent, en grande.partie, à M. Legouvé. L'émancipation, intellectuelle et sociale, de la femme, si longtemps terme en esclavage ou en suspicion, victime de lois in justes ou de préjugés déraisonnables, mais in vétérés; l'instruction libérale des jeunes filles, qui ont pourtant ou qui devraient avoir les mêmes droits que le sexe fort, et jaloux, à là culture de l'esprit, n'ont pas rencontré chez nous, depuis tantôt quarante ans, d'avocat plus persuasif, j'allais dû dire d'apôtre plus militant que M. Legouvé. Cet apôtre très ingénieux s'est toujours arrangé pour ne pas prêcher dans le désert. Sans chercher le tapage, ni même le succès, il a fait le bruit qu'il fallait faire autour de son œuvre. Cet avocat très ardent, et très adroit, a fini par arracher à l'opinion la révision du procès de ses clientes, et, avec un zèle pas sionné, il a usé pour cela de tous les moyens. Le théâtre, le livre, la brochure, l'article, la conférence, l'enseignement : Î1 a tout employé, fort à propos, pour la propagation de sa foi. Elle s'est répandue peu à peu; do proche en proche elle a éveillé des sympathies, recueilli des encouragements, e.t opéré des conversions. Actuellement, parmi les gens delà société polie qui se donnent encore la peine de réfléchir à ces choses graves, tout le monde ou presque tout le monde, adhère à la « religion féministe » de M. Legouvé. Les personnes prudentes, et, ce n'est pas...