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Journal des débats politiques et littéraires, 14 février 1896

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Journal des débats politiques et littéraires
14 février 1896


Extrait du journal

ments administratifs rendus en'Cohseil d'Etat, après avis du Conseil supérieur de l'instruction publique. Jusqu'ici nous ne savons rien de plus. Cette question des examinateurs ne man quera pas d.9 soulever de nombreuses critiques. Nous admettons volontiers que les Facultés des Lettres et des Sciences soient déchargées d'une tâche envahissante, qu'elles considèrent comme une odieuse corvée. Les professeurs de l'ensei gnement supérieur ont mieux à faire que de corriger des contre-sens et des fautes de fran çais. Il est inutile de réquisitionner des éruditS pour une-pareille besogne, à laquelle ils sont d'ailleurs mal préparés par leurs occupations habituelles. La plupart d'entre eux ont perdu depuis longtemps tout contact avec l'enseigne ment secondaire ; plusieurs n'ont même jamais professé dans un lycée et finissent par ne plus se rendre un compte exact de ce qu'on est en droit d'exiger d'un élève moyen de rhétorique ou de philosophie. Ils s'en tirent en exagérant l'indulgence dédaigneuse qui est de règle ac tuellement, et grâce-à laquelle le baccalauréat est tombé à un niveau que nous aimons mieux ne pas-qualifier. L'examen serait, assurément plus sérieux si dés professeurs, de l'enseignement secondaire étaient chargés d'y procéder. On ne verrait plus, par exemple, des élèves de seconde, reconnus Trop faibles pour entrer en rhétorique, se faire recevoir à la première partie du baccalauréat et sauter ainsi en philosophie. Le niveau du bac calauréat correspondrait au niveau général des classes, ce qui n'a pas lieu présentement. Les études, dans leur ensemble, ne sont pas en dé cadence autant qu'on, le croit trop souvent, d'a près les résultats de l'examen. Le baccalauréat en donne une idée fausse; c'est un vêtement d'occasion,, qui fait paraître malingres des gens qui ne sont que mal habillés. Une réforme du jury est donc acceptable en principe. Mais nous ne croyons pas heureuse l'idée d'établir un régime spécial pour une catégorie d'élèves. A tort ou à raison, ceux qui passeront l'examen dans le lycée où ils l'ont préparé, peut être devant leurs propres professeurs, paraî tront favorisés. Il faut tenir compte, en cette matière, d'une suspicion même imméritée.. L'unité d'origine de tous les bacheliers est le principal avantage du système actuel. Il serait fâcheux d'y renoncer. On aurait l'air d'obéir à une arrière-pensée contre l'enseignement libre. L'Université se doit à elle-même de repousser toute mesure qui porterait atteinte à l'égalité de tous les candidats devant les mêmes exami nateurs. Si l'on institue des jurys d'académie, ces jurys doivent fonctionner pour tout le monde....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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