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Journal des débats politiques et littéraires, 22 février 1925

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Journal des débats politiques et littéraires
22 février 1925


Extrait du journal

s'agisse ,3e l'attitude des pouvoirs publics à l'égard des producteurs, ou bien de la marche des services de l'Etat, on constate, à'côté de louables intentions, une impuis sance en quelque sorte organique à résister à des demandes qui sont présentées pai des groupements en marge des partis, mai's en liaison constante avec eux. Tout le monde connaît la question du relèvement des traitements des fonctionnaires. Et l'on sait-toute la: répercussion que ce relève ment peut avoir sur les salaires des agents de services publics .concédés et sur ceux des ouvriers de l'industrie privée. Par ail leurs, on a contribué à laisser s'implante: dans l'esprit des ouvriers des conceptions erronées au sujet de la réduction de la journée de travail quand on a prétendu, comme l'a fait M. Godart, qu'il « n'avait jamais été question de subordonner la mise en vigueur du régime des huit heures aux nécessités de la reconstitution des régions dévastées ». Ce qui revenait à dire que ce régime était sans influence sur la produc- | tiofl, ce qui revient aussi à faire croire que l'amélioration du sort des ouvriers peut être cherchée et obtenue en dehors de la prospérité de l'industrie. Et enfin, dans le; même ordre d'esprit, on a réclamé, pour ne pas dire le vote rapide du projet de loi sur les assurances sociales, qui re présentera pour la production une charge annuelle de cinq milliards et une capitali sation de plus de deux cents milliards. Il y a plus grave. Rompant avec toutes les traditions des gouvernements qui l'ont précédé? le gouvernement est intervenu dans les conflits du travail en subventionnant, au cours d'une grève récente menée par ' les agents de la IIIe Internationale, l'une des parties en présence, au moyen 'de secours' prélevés sur les fonds du ministère de l'intérieur. Au lieu de maintenir une communauté d'aspirations pour la poursuite d'un intérêt national, on a laissé reparaître les vieilles conceptions de lutte dé classes. Ne les a-t-ôn pas même parfois encouragées en parlant de « l'autocratie patronale, qui, n'ayant point évolué, fait obstacle à la démocratie sociale », et en déclarant que la forme actuelle des rapports entre le capital et le travail est une conception périmée ? Ce n'étaient évidemment que des anticipations oratoires sur la valeur- des qùçjjes leurs auteurs ne se faisaient guère d'illusions. Elles risquaient cependant de jeter le trouble dans les esprits. Ces diverses manifestations expliquent assez le malaise qui s'est répandu. Les im prudentes paroles des amis du gouverne ment sur les ' projets financiers y _ ont ajouté. La politique pondérée du ministre des finances n'a pu empêcher certaines appréhensions. Si le gouvernement veut ramener la confiance, Je premier de ses de voirs est de renoncer aux théories dange reuses, et de laisser ceux qui travaillent poursuivre ;le relèvement économique du pays et l'amélioration de leurs dont la prospérité importe aussi bien aux ouvriers qu'aux patrons et à la nation tout entière....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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