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La Petite République, 3 octobre 1902

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La Petite République
3 octobre 1902


Extrait du journal

Les obsèques Si Emile Zola possédait de dévoués amis, innombrables furent ceux qui, sans le con naître même, professaient pour sa personne, son talent et son caractère la plus grande admiration. Parmi ces amis inconnus il faut placer de nombreux travailleurs, et les obsèques ayant lieu le vendredi, ceux-ci ne pouvaient venir rendre un dernier hommage au grand homme disparu. D’autre part, de nombreuses sociétés des départements et de l’étranger se plaignent de n’avoir pas le temps matériel d’envoyer des délégations à Paris pour vendredi. C’est ce que plusieurs personnalités tentèrent de dé montrer aux intimes de la famille Zola. Ceux-ci se rendant aux observations qui leur étaient faites et voulant permettre à la population laborieuse de Paris de faire cor tège à l’auteur de Germinal et de Travail ont reculé la date des obsèques, qui sont maintenant fixées à dimanche, une heure de l’après-midi. On se réunira à la maison mortuaire,21 bis, rue de Bruxelles, et il ne sera pas envoyé de lettres de faire-part. Les obsèques seront civiles. Mme Zola et les amis d’Emile Zola, MM. G. Charpentier, Fasquelle, Bruneau et Desmoulin ont été aussitôt d’accord sur ce point : l’éminent écrivain avait, à cet égara, manifesté bien des fois son sentiment à sa femme et à ses amis, et il n’y avait aucun doute possible. L’inhumation aura lieu au cimetière Mont martre, dans un caveau provisoire, où le corps restera jusqu’à l’achèvement de la tombe définitive. Les discours Au conseil des ministres qui s’est tenu hier malin, il a été décidé que M. Chaumiè, mi nistre de l’inslruction publique, représente rait le gouvernement et prendrait la parole en son nom sur la tombe d’Emile Zola. M. Chaumiè a avisé de cette décision la fa mille de l’écrivain. Outre ce discours, trois autres seront pro noncés au nom des Sociétés des gens de lettres et des auteurs dramatiques par leur président, et enfin par un littérateur ami, qui sera vraisemblablement Anatole France....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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