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La République française, 23 mars 1875

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La République française
23 mars 1875


Extrait du journal

nement qu'ils désiraient, puisqu’il est évident que chaque élection partielle soulèvera une difficulté pareille à celle qu'ils ont rencontrée la semaine derniè re jusqu’au jour où l’époque de la disso lution sera définitivement fixée, pourquoi ne pas aborder hardiment les électeurs? Pourquoi ne pas se délivrer d’un seul coup de tous ces embarras, si l’on con sidère que des élections sont des embar ras? Pourquoi ne pas s’assurer six mois de repos? Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour montrer qu’on accorde au pays une certaine confiance, qu’on ne le redoute pas, qu’on a rompu avec la tradition de ceux qui le traitaient en en nemi et qui croyaient avoir remporté sur lui une grande victoire lorsqu’ils avaient épuisé, comme des procureurs pleins de chicane, tous les délais et tous les atermoiements pour retarder une élection, d’ailleurs inévitable? Le système des élections mensuelles, pratiqué d abord par M. Renié, de tragi que mémoire, ce système absurde au quel s’était rattaché le gouvernement de combat, par entêtement ou par crainte de troubler des majorités parlementaires qu’une ou deux voix nouvelles auraient détruites , ce système puéril n’a-t-il pfs été jugé sévèrement par quel ques-uns des ministres du l() mars ? Ce système a-t-il un seul avantage et n’a-t-il pas des inconvénients qui frap pent tous les esprits honnêtes et sensés ? Quelle bonne raison, quel prétexte pour rait-on invoquer pour le conserver? Estce que les hommes qui sont à la tôle du gouverne ment ne comprennent pas qu'ils se feraient honneur en y renonçant, en revenant aux habitudes de tous les temps, qui étaient celles de la monarchie cons titutionnelle, de la seconde et de la troi sième République avant M. Renié, de l’empire lui-môme? Faut-il nous forcer à dépenser de la logique pour faire une démonstration qui paraît évidente à tout le monde ? Est-ce qu’on peut avoir deux avis sur cette question, à moins d’être résolu à se mettre dans son tort pour le p’aisir de contrarier l’opinion générale? Faire à la même date les douze ou treize élections partielles qui doivent être faites avant la fixation de la date des élections générales, convoquer en même temps tous les électeurs dont la représentation n’est pas complète dans l’Assemblée , écarter ainsi les attaques de toutes sortes dont le projet de M. de Courcelle peut être l’occasion, ce ne se rait pas ü’une extraordinaire habileté, mais ce serait assurément d’une poli tique raisonnable. Le pays serait très certainement satisfait de voir qu’on a cessé d'avoir peur de lui. Quelle objec tion peut-on opposer à un pareil projet? Aucune, si ce n'est que M. de Failoux et tes influences occultes ne sont peut-être pas sûrs d’obtenir la victoire dans ces douze collèges. Mais faudra-t-il long temps encore sacrifier les intérêts de la...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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